Généalogie de la famille Méresse - Facon

Notre Généalogie Familiale

Adelize DE TOSNY

Adelize DE TOSNY

F

Information Personnelle

  • Nom Adelize DE TOSNY 
    Autre nom "Mangeur de Maures" 
    Sexe
    Description du blasonnement D'argent à la manche mal taillée de gueules 
    Image
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    Origine de la donnée MERESSE PHILIPPE 
    Origine de la source Les pouvoirs locaux dans la France du centre et de l'ouest (VIIIe-XIe siècles)- Pierre B p. 157-173 
    Notes 
    • #Générale#Adelize de Tosny reste un personnage mal connu. Elle était l’une des deux filles attestées de Roger Ier de Tosny, seigneur de Conches et épousa, aux environs de 1045, Guillaume, fils d’Osbern le Sénéchal, seigneur de Breteuil, puis comte d’Hereford, l’un des plus puissants magnats du duché de Normandie sous le règne de Guillaume le Conquérant (1035-1087). De cette union dont naquirent au moins deux fils, Guillaume de Breteuil et Roger, comte d’Hereford, ainsi qu’une fille, Emma, épouse de Raoul Ier de Gael. Avec son mari, Adelize fonda l’abbaye de Lyre, au diocèse d’Evreux, vers 1046, où elle fut enterrée après sa mort survenue un 5 octobre de l’année 1066 ou 1071.
      Adelize eut auprès de son mari un rôle effacé. Elle n’apparaît pratiquement jamais dans les actes, ni seule, ni au côté de Guillaume, pourtant omniprésent dans les chartes de Guillaume le Conquérant et fondateur ou bienfaiteur de plusieurs établissements continentaux comme Lyre, Cormeilles (où il fut enterré), Saint-Amand de Rouen, Saint-Ouen de Rouen, La Trinité-du-Mont de Rouen, Saint-Wandrille, La Trinité de Caen, Saint-Evroult, le Bec-Hellouin, Saint-Pierre de Préaux, Saint-Denis. De son vivant, sa seule apparition dans les actes se résume à la première dotation de l’abbaye de Lyre, vers 1050. Selon une tradition tardive, Adelize intervient auprès de son époux pour faciliter la fondation de l’abbaye après avoir été sollicitée, pour ce projet, par l’ermite Robert du Chalet, qui devient le premier abbé de Lyre. Rien n’indique qu’Adelize ait porté de son vivant le titre de comitissa, que lui attribuent plusieurs actes ultérieurs : si cela fut jamais le cas, ce ne peut-être, en acceptant la date d’octobre 1067 pour sa mort, que dans les derniers mois de sa vie après que son époux eût été investi du comté d’Hereford, au début de l’année 1067. Au total, par contraste avec d’autres femmes de son temps, comme Mabille de Bellême, voire même sa mère, Godehilde, veuve de Roger Ier et épouse de Richard, comte d’Evreux, Adelize apparaît comme un personnage singulièrement en retrait auprès d’un mari pourtant omniprésent sur la scène anglo-normande.
      Dans les actes des xie-xiie siècles, Adelize nous est en fait surtout connue par sa dos, que les historiens d’aujourd’hui interprètent presque toujours comme une dot directe, c’est-à-dire constituée par la famille de l’épouse. En 1977, Lucien Musset proposait, à partir des première et seconde chartes de dotation de l’abbaye de Lyre, une reconstitution de cette dot, établie selon lui à partir d’éléments divers situés en pays d’Ouche (Trisay, Marnières et Rubremont), en pays de Caux (Baons-le-Comte, Veauville-lès-Baons) et dans la basse vallée de l’Andelle, avec le Val de Pîtres, Pont-Saint-Pierre et Romilly-sur-Andelle. Tout récemment encore Andrew Wareham a pu s’appuyer sur cet exemple pour démontrer que la constitution de dots directes importantes allait de pair avec des pratiques endogamiques. Dans un cas comme dans l’autre, cela revient évidemment à considérer les biens en question comme relevant, à l’origine, de la fortune patrimoniale des Tosny.
      Le dossier est toutefois plus complexe qu’il n’y paraît. La restitution proposée s’appuie principalement sur deux documents, la première et la deuxième charte de dotation de Lyre, datées respectivement des environs de 1050 et de 1070-1071. Or d’une part, l’authenticité de ce dernier acte est douteuse, d’autre part la dos d’Adelize est mentionnée par une demi-douzaine documents s’échelonnant entre le milieu du xie siècle et la fin du xiie siècle. L’un d’eux, une confirmation des biens de Lyre donnée par Henri Beauclerc en 1113, donne clairement à dos le sens de dot indirecte, c’est-à-dire constituée par le mari en faveur de son épouse. De plus l’assiette de cette dos varie notoirement d’un acte à l’autre, rendant très aléatoire toute tentative de reconstitution. Il faut enfin ajouter que jus-qu’au milieu du xiie siècle, l’histoire commune des Tosny et des seigneurs de Breteuil a été ponctuée par de profondes rivalités, dont l’un des théâtres majeurs a été précisément le Val de Pîtres et Pont-Saint-Pierre, l’un des secteurs concerné précisément par la dot d’Adelize… Il nous faut commencer par reprendre le dossier documentaire, pour voir ensuite comment il s’insère dans le contexte des relations entre les seigneurs de Breteuil et les Tosny et enfin tenter de dégager les enjeux de pouvoir qu’a pu représenter cette dotation matrimoniale supposée.
      Les Tosny et les seigneurs de Breteuil : alliances et rivalités
      8Il nous faut tout d’abord revenir sur les deux principaux intéressés de cette affaire, Guillaume fils Osbern et Adelize de Tosny (voir tableau généalogique).
      Guillaume fils Osbern se rattachait doublement à la dynastie ducale. Son père, Osbern, sénéchal de Robert le Magnifique, était le fils d’Herfast, frère de la duchesse Gunnor, épouse de Richard Ier de Normandie (942-996). Il était marié à Emma, fille du comte Raoul d’Ivry, demi-frère de Richard Ier. Par sa mère Emma et son oncle, Hugues, évêque de Bayeux (1011-1049), Guillaume hérita de l’essentiel de l’immense fortune patrimoniale de Raoul d’Ivry, qui s’ajouta aux possessions de son père Osbern mort vers 1040. Le frère de Guillaume, Osbern, pourtant associé à la gestion des biens familiaux dans les années 1040, semble n’avoir rien tenu en Normandie d’où il disparaît des sources après 1050 et fit carrière en Angleterre, d’abord à la cour d’Édouard le Confesseur puis, plus tard, comme évêque d’Exeter.
      Adelize, fille de Roger Ier de Tosny, était issue d’un des plus puissants lignages normands, bien étudié par Lucien Musset. D’après les Acta des archevêques de Rouen, rédigés vers 1080, les Tosny descendaient d’un certain Hugues de Calvacamp, d’origine française, père de Hugues, ancien moine de Saint-Denis devenu archevêque de Rouen (942-989) et de Raoul l’Ancien, installé par son frère à Tosny, sur un domaine distrait du patrimoine de l’église cathédrale de Rouen. Une seconde tradition, rapportée au début du xiie siècle par Odreric Vital, donne une version très différente des origines du lignage et considère Raoul Ier de Tosny comme le descendant d’un oncle paternel de Rollon, Malahulcius, par ailleurs totalement inconnu des sources. Cette tradition, à peu près unanimement rejetée par les historiens modernes, est sans doute une construction tardive destinée à rattacher les Tosny à la famille ducale et, comme il a été suggéré par Andrew Wareham, son élaboration a peut-être été influencée par les alliances matrimoniales établies entre les Tosny et deux familles authentiquement issues de la lignée ducale, celle de Guillaume fils Osbern et de Richard, comte d’Evreux, petit-fils de Richard Ier de Normandie. Il est possible que cette tradition ait pris forme au moment où, au début des années 1090, les Tosny ont été candidats à la succession des maisons de Breteuil et d’Evreux. Sans entrer ici dans le détail de l’ascension des Tosny, retenons que Raoul Ier s’assimila rapidement au milieu normand et son fils Roger Ier, père d’Adelize, consolida son implantation dans le pays, notamment à Conches, en pays d’Ouche, où il fonda vers 1035, le monastère de Saint-Pierre de Castillon, l’une des premières abbayes établie par un lignage autre que celui des ducs normands, à un moment où se mettent en placent les grands honneurs de la région, en particulier celui de Breteuil, voisin de Conches.
      Le mariage entre Guillaume et Adelize doit être replacé dans le contexte des luttes de pouvoir qui déchirent la Normandie durant la minorité de Guillaume le Bâtard, et au cours desquelles les pères des deux intéressés trouvent la mort au début des années 1040.
      Les combinaisons matrimoniales élaborées alors s’inscrivent dans un processus de pacification de l’Evrecin, dont les Tosny ont été visiblement l’un des enjeux, avec pour résultat le plus tangible le mariage de Godehilde, veuve de Roger Ier de Tosny, avec Richard, comte d’Evreux et celui de son proche parent, Guillaume fils Osbern avec Adelize, la fille de Roger et de Godehilde.
      Ces alliances matrimoniales eurent des répercussions importantes. Les relations entre les seigneurs de Breteuil et les Tosny furent ensuite marquées par des rivalités, dont l’un des enjeux fut la succession de l’honor de Breteuil et l’un des théâtres majeurs Pont-Saint-Pierre et la basse vallée de l’Andelle. Sans entrer dans le détail des luttes, parfois féroces, que se livrèrent les différents protagonistes, il n’est pas inutile d’en retracer les principales étapes.
      Entre 1090 et 1092 Guillaume de Breteuil est allié à son oncle Guillaume, comte d’Evreux dans le conflit qui oppose ce dernier à Raoul II de Tosny. Après trois années de lutte, les protagonistes négocièrent une paix très favorable aux Tosny. Le comte d’Evreux et Guillaume de Breteuil reconnurent comme héritier le fils de Raoul II, Roger le Jeune, mais la mort précoce de celui-ci ne permit pas la réalisation du projet.
      À sa mort en 1103, Guillaume de Breteuil laissait un fils illégitime, Eustache, dont l’héritage fut contesté par son cousin Guillaume de Gael puis par son proche parent, Renaud de Grancey, qui rallia à sa cause les grands seigneurs de la région dont Guillaume, comte d’Evreux et Raoul III de Conches, alliés pour la circonstance. Avec l’appui de ses barons et du roi Henri Ier Beauclerc, dont il épouse la fille Juliana, Eustache réussit à récupérer l’honneur de Breteuil.
      En 1118-1119, à l’issue de sa révolte contre Henri Ier, Eustache abandonne l’honneur de Breteuil à son cousin Raoul II de Gael, conservant seulement Pacy-sur-Eure. Le nouveau seigneur de Breteuil dut céder Pont-Saint-Pierre et le Val de Pîtres à Raoul III de Tosny puis, en butte à l’hostilité de ses barons normands, il préféra abandonner la partie donna sa fille en mariage au fils illégitime d’Henri, Richard, avec comme dot toutes ses possessions normandes. La disparition prématurée du jeune prince dans le naufrage de la Blanche-Nef (1120) fit échouer le projet et, peu après, le roi maria Amicie de Gael, héritière de Breteuil, à Robert II de Leicester.
      Entre 1136 et 1152, la période de troubles qui suit la mort d’Henri Ier touche particulièrement la Normandie moyenne et rallume l’ancienne rivalité entre les seigneurs de Breteuil et les Tosny. En 1136, Robert de Leicester, recouvre momentanément Pont-Saint-Pierre, enlevé à Roger III de Tosny, avant de conclure une trêve avec celui-ci à la fin de l’année 1138. Avec la conquête de la Normandie par Geoffroy Plantagenêt, Robert de Leicester perd ses possessions normandes (1141). Breteuil, confisqué par Geoffroy Plantagenêt, est alors restitué au fils d’Eustache de Breteuil, Guillaume de Pacy, à l’exception de Pont-Saint-Pierre redonné aux Tosny. Robert de Leicester se rallie à Henri Plantagenêt en 1153 et conclut avec lui un traité au terme duquel il recouvre Breteuil ainsi que Pacy, dont le détenteur, Guillaume de Pacy, vient de mourir. Par la même occasion, ou peu après, Robert récupère également l’honneur de Pont-Saint-Pierre. Ses successeurs Robert III et Robert IV conservent Pont-Saint-Pierre, à l’exception de biens ou revenus dont on ne saisit pas la nature mais qui sont connus pour avoir été en possession de Marguerite, fille de Robert II de Leicester et épouse de Raoul IV de Tosny.
      En effet une alliance matrimoniale était intervenue, renouvelant en quelque sorte l’union autrefois conclue entre la maison de Breteuil et les Tosny. À une date inconnue, peut-être dès la fin de l’année 1138 à la faveur du rapprochement momentané entre Robert II de Leicester et Roger III de Tosny, la fille de Robert, Marguerite, épousa le futur Raoul IV de Tosny. Marguerite devint veuve dès 1162 et ne paraît pas avoir été remariée. Elle était encore vivante en 1185, date à laquelle elle apparaît, alors âgée de 60 ans, dans les Rotuli de dominabus et pueris… et la terre qu’elle avait reçue en douaire à Walthamstow (Essex) est estimée à 24 livres de revenus annuels. Marguerite détenait également des biens en Normandie, qui furent donnés en fief par Philippe Auguste à Raoul de Boulogne Le seul acte qui nous les fait connaître, daté de 1206, n’en donne ni la nature ni l’origine mais précise qu’ils étaient situés à Pont-Saint-Pierre, à Romilly, à Pîtres et dans la forêt de Longboël. Le texte n’indique pas à quel titre Marguerite les tenait, mais si l’on retient la date de 1138 pour son mariage – la plus plausible – il peut s’agir d’une dot prélevée sur l’honneur de PontSaint-Pierre peu après que Robert de Leicester ait recouvré celui-ci. Dans cette hypothèse, le mariage, destiné à apaiser l’ancienne rivalité entre les Tosny et les seigneurs de Breteuil, se serait accompagné d’un transfert de biens et/ou de revenus portant précisément sur un secteur autour duquel s’était cristallisé l’antagonisme entre les deux maisons.
      Ces vicissitudes ont sans doute peur part d’explication dans les incohérences relevées dans le dossier documentaire. Au-delà, si l’on admet l’hypothèse d’une réécriture à la faveur des rivalités entre les Tosny et les seigneurs de Breteuil, il convient aussi de se demander dans quelle mesure les biens concernés sont porteurs d’une valeur spécifique, notamment en terme de pouvoir.
    ID personne I104816  Généalogie Méresse et Facon
    Dernière modif. 9 nov 2021 

    Père Roger Ier DE TOSNY 
    Mère Godechilde X 
    ID Famille F7998  Feuille familiale  |  Tableau familial

    Famille Guillaume FITZOSBERN,   n. vers 1027, ?, ?, , ?, ?, Trouver tous les individus avec un évènement dans ce lieu,   d. 20 fév 1071, Cassel Notre-Dame, 59, Nord, Nord, France, Trouver tous les individus avec un évènement dans ce lieu  (Âgé de ~ 44 ans) 
    Enfants 
     1. Emma D'HEREFORD
    Dernière modif. 9 nov 2021 
    ID Famille F7986  Feuille familiale  |  Tableau familial