Généalogie de la famille Méresse - Facon

Notre Généalogie Familiale

Clovis Ier (Chlodevech) DES FRANCS

M vers 0465 - 0511  (~ 46 ans)


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Génération: 1

  1. 1.  Clovis Ier (Chlodevech) DES FRANCS est né vers août 0465 à Orléans, 45, Loiret, Centre, France, ; a été baptisé le 25 déc 0498 à Reims, 51, Marne, Marne, France, (fils de Childéric Ier DES FRANCS et Basine DE COLOGNE); est mort le 27 nov 0511 à Paris, 75, Paris, Paris, France, ; a été enterré à Paris, 75, Paris, Paris, France, Eglise de sainte Geneviève du Mont.

    Autres événements:

    • Origine de la source: Christian Settipani dans Gé-Magazine n°153 (Octobre 1996) page 24 à 32

    Notes:

    #Générale#Clovis (Chlodevech) Ier du nom , roi desFrancsSaliens, fils de Childéric et de Basine. Né en 466, selon Gregoire_Tours , il succède à son père à la fin de 481 ou au début de 482. Dès son avènement,saint Rémy, évêque de Reims et métropolitain de la Belgique seconde lui adresse ses félicitations et des conseils et exhortations . Le clergé était la seule force existante et son autorité spirituelle avait pris la place du pouvoir civil, en labsence dun empereur ou même dun maître des milices.
    Ralliant les bandes franques, il agrandit progressivement son royaume, dabord en franchissant la Somme et en éliminant Syagrius, que Grégoire de Tours qualifie à tort de roi des Romains, lui ravissant Soissons (486-487). Il est alors maître dun territoire sétendant de la Meuse à la Loire. Une victoire décisive sur les Wisigoths dAlaric àbataille de Vouillé(Voir carte" 507) étend son autorité jusquaux Pyrénées. Alaric II périt dans la bataille ; ses capitales Toulouse et Bordeaux furent prises et son peuple reflua vers lEspagne. Clovis eut la sagesse de ne pas vouloir annexer la Septimanie (lactuel bas Languedoc), ce qui laurait conduit à sopposer au puissant royaumeOstrogoth dItalie ( 7). Puis il annexe les royaumes de divers chefs francs (c. 508-510), ses parents pourtant ( 8) (Chararic et son fils, Ragnachar, Rignomer, Richar, Sigebert, Chloderic), englobant les territoires du Rhin et de la Moselle.
    Époux de la princesse catholique Clotilde dès 492-494, alors quil était encore païen , il se convertit au catholicisme, baptisé en 498 (10), probablement plus par calcul politique que par conviction religieuse. Clovis finit par céder, aux dires de Grégoire de Tours, en raison dun vœu prononcé au cours dune bataille qui tournait à son désavantage. Il se trouve être alors le seul chef dÉtat dans tout lOccident qui soit catholique, sassurant la sympathie et les bonnes grâces de lépiscopat de toute la Gaule. Avant cela, en 500, poussé (selon Grégoire de Tours) par son épouse Clotilde, il se tourna contre lesBurgondes du roi Gondebald en faisant alliance avec le frère de ce dernier, Godogisel. Après un début de campagne foudroyant qui accule Gondebald, il se laisse fléchir et permet à celui-ci de sauver sa vie et son royaume grâce au versement dun tribut. Lempereur Anastase lui confère en 508 les insignes du patriciat et du consulat (honoraire), ladoptant comme son fils (11), ce qui marque sa reconnaissance (cest-à-dire du point de vue byzantin, sa sujétion) par le pouvoir impérial et donc la consécration de son autorité de fait (du point de vue franc) (12). Il réunit un concile général à Orléans en juillet 511, prérogative impériale précédemment, premier concile de France qui marque véritablement lalliance du trône et de lautel.

    Clovis mourut à Paris, où il avait fixé le siège de son royaume (à la place de Soissons (13), ene/pierre.coste/Cartes/Merovingiens/Clovis_ "Voir carte" 511, sans doute le 27 novembre (14) ; il fut inhumé en la basilique des Saints-Apôtres (/15) à Paris, depuis église Sainte-Geneviève, doù sa dépouille disparut assez tôt (16) et où des fouilles pourraient peut-être permettre d'en savoir un peu plus. Il était alors maître de presque toute la Gaule, même si les limites de son royaume ne correspondaient pas exactement au territoire de la province romaine ; il avait vu son autorité reconnue par les Gallo-Romains, quil avait toujours eu lhabitude de traiter en égaux et quil navait pas dépouillés de leurs terres (17).
    1° en union avec Ne, dont l'origine n'est pas autrement précisée par Grégoire de Tours qui en parle comme dune concubine (18). Des auteurs ont récemment supposé qu'il devait s'agir en fait d'une princesse franque rhénane, en se fondant sur ce que son fils Theoderic acquit précisément la future Austrasie, auparavant le domaine des Francs rhénans.
    Clovis, roi des Francs Saliens.Peinture de François-Louis Dejuinne (1786-1844) : 1835.Huile sur toile (1.450 sur 0.920).Musée : Châteaux de Versailles et de Trianon.RMN" Clovis ne conquit jamais le territoire des Francs rhénans, qui se donna au contraire à lui en lélisant pour roi à la place du souverain précédent. Par la suite, ce pays conserva, comme les autres patriae du royaume franc, son particularisme avec un roi particulier, dont le nom était toujours choisi en fonction de l'onomastique royale locale. Ainsi Theoderic est formé à partir d'éléments des noms de Theodemer et Richomer, fameux rois francs du IVème siècle (19). On ajoutera que le véritable " culte " que Grégoire vouait à sainte Clotilde explique assez qu'il ne s'étendit pas, si ce n'est en termes méprisants, sur la première compagne de Clovis. Enfin, un argument complémentaire, peut-être tiré de ce que Theoderic avait pour parent particulier (20) (et donc par sa mère ?) le duc Sigibald, père de Sigibald et de Ragnchildis. Ces noms font en effet fortement penser aux noms royaux des Francs rhénans (Sigebert, Sigismer, Ragnachar).
    On attribue à Clovis et aux rois mérovingiens desarmoiries mytiques.

    2° épouse en 492 (21)Clotilde (Chrotechildis) (22), fille deChilpéric, roi des Burgondes, et dAgrippine. Morte au monastère de Saint-Martin à Tours (Indre-et-Loire) le 3 juin 544 (ou 548), et inhumée auprès de son mari. Elle sera canonisée par le pape Pélage II (23).
    En 524 (24), Chlodomer, frère de Clotaire, étant décédé, il épouse sa veuve Guntheuca et, allié à son autre frère Childebert, il massacre les fils du défunt, à lexception dun seul, Chlodoald, qui entrera ensuite en religion et méritera le titre de saint. Avant daccomplir leur terrible forfait, les deux frères avaient fait parvenir à leur mère Clotilde, grand-mère des jeunes princes, un couteau (symbolisant leur mort) et une paire de ciseaux (symbolisant leur tonsure, donc leur incapacité à régner). Clotilde, égarée dit-on par la douleur, aurait répondu quelle préférait les voir morts que tondus, donnant ainsi son aval de principe au massacre .

    Dont du premier lit (25),
    1. Thierry (Theoderic), Ier du nom (26), roi des Francs de 511 à la fin 533. En 507, après la bataille de Vouillé, son père le charge de la conquête du sud de la Gaule et il prend ainsi possession des provinces orientales de la Gothie (Albigeois, Rouergue, Auvergne et Limousin). A la mort de son père, il hérite de la portion correspondant à lancien royaume de Cologne, la vallée de la Moselle avec Metz et Trèves (future Austrasie), et lhégémonie sur les Francs de la rive droite du Rhin et sur les Alamans, ainsi que la Champagne, tout en gardant ses possessions en Aquitaine. En 524, il sallie à son frère Chlodomer pour envahir le royaume burgonde, déstabilisé par la mort de son roi Sigismond, lannée précédente. L'année qui suit, il a à mater de façon très cruelle une rébelion des aristocrates avernes, menée par Arcadius, entraînant une répression féroce. Vers 525-527, il intervient dans la politique thuringienne en aidant le roi Hermenfried à se débarasser de son frère Balderic. Déçu dans les promesses que lui avait faites Hermenfried, il envahit la Thuringe en 531, de concert avec son demi-frère Chlothachar, détrônant Hermenfried, assassiné peu après, sans doute sur son ordre. En 532, le prince Munderic, sans doute issu de la dynastie de Cologne, se révolte contre lui et réclame une part du royaume. Après avoir vainement tenté de le réduire par de fallacieuses promesses, Theoderic l'assiège et finit par l'assassiner par traîtrise. Il meurt fin 533 et est inhumé à Metz (Moselle)., laissant une descendance de ses deux épouses Ne et Suavegotha, fille de Sigismund, roi des Burgondes.
    Épouse
    1° Ne (?).
    2° (507 ou 516 ?), Suavegotha (27), fille de Sigismund, roi des Burgondes (28), et d'Ostrogotha, fille de Theoderic l'Amale, roi des Goths d'Italie. Le mariage de Theoderic est sans doute à dater de 516-517, date à laquelle Grégoire de Tours relate l'événement.
    Dont du premier lit :
    A. Thibert (Theodebert) Ier du nom (29), roi des Francs est le plus remarquable descendant de Clovis et règne sur l'Austrasie fin 533-547/548. Dès 511, il est cité comme un garçonnet beau et capable. Il collabore de bonne heure à l'œuvre de son père. En 515, il remporte une victoire importante sur les Danois. Ayant hérité de son père la plus grande partie de la Gaule, il a à se défendre au départ contre ses oncles qui tentent de le dépouiller de son héritage, croyant profiter de sa faiblesse. Il peut parer au danger et n'a ensuite de cesse de tenter d'agrandir son territoire, menant une campagne contre les Saxons, les Thuringiens, les Ostrogoths et même les Byzantins. Ainsi, il conquiert une partie de la Provence avec Marseille (530-537), puis descend en Italie en 539 et s'empare du nord de la péninsule jusqu'à l'Adriatique. Maître de Pannonie, il conçoit une attaque contre l'Empire par la vallée du Danube, projet grandiose et outrecuidant. Le premier, il ose frapper des pièces à son nom au lieu de celui de l'Empereur. Il succombe malencontreusement au cours d'une chasse à la fin de 547. On ignore son lieu d'inhumation.
    Épouse
    1° en 533, Deoteria, veuve du gouverneur de Cabriera, près de Béziers, dont elle avait déjà une fille. Il est à noter qu'il était intéressant pour le roi d'Austrasie d'épouser une noble gallo-romaine, apparentée à de grands personnages, notamment les Agilolfiens et les Ansbertiens. Elle lui donna un fils, Thibaud (Theodebald) Ier, roi de Francs.
    2° en 540, Wisigardis, fille de Wacho, roi des Lombards, et d'Ostrogotha, princesse gépide. Fiancée de Theodebert depuis 533, de par la volonté de Theoderic, Theodebert la délaissa pour Deoteria. Elle ne régna pas longtemps et mourut peu après (30), peut-être en mettant au monde sa fille Berthora.
    3° entre 540-547, Ne (31), sans descendance connue.
    et du second lit,
    B. Techilde (Theodechildis) (32). Procope atteste l'existence d'une soeur du roi Theodebert qui épousa successivement Hermengisel, roi des Warnes, et son fils Radegis(el) (33), ce dernier la renvoyant finalement chez elle. Cette femme est certainement identique (34) à la princesse Theodechildis, fille de la reine Suavegotha, dont Flodoard nous dit (au Xème siècle) qu'elles furent les fienfaitrices de l'église de Reims respectivement sous les épiscopats de Mapinius (536/549-550 ...) et d'Ægidius (... 565-590). Également, la rapproche-t-on d'ordinaire de la " reine " Theodechildis, issue d'une grande race royale, honorée par Fortunat en 567-577, dont le père et le frère furent des rois illustres et que Grégoire de Tours cite sous l'épiscopat d'Avitius de Clermont (571-592 ...).
    Et du second lit,
    2. Ingomer, né et mort en 493, après avoir été baptisé (" "NB35" 35).
    3. Clodomir (Chlodomer) (36), roi des Francs 511-524, né c. 494-495, aîné des fils " légitimes " survivants de son prédécesseur, il partage avec ses frères le royaume de ce dernier en 511, reçevant la vallée de la Loire dOrléans à Tours, plus Chartres, Sens et Auxerre. Cest lui qui tente le premier danéantir le royaume de Burgondie et y parvint en partie, en capturant le roi Sigismond quil fait exécuter avec sa famille (523), et en mettant en fuite le frère de ce dernier (524). Mais.il est lui-même capturé et tué au cours dune campagne à Vézeronce en Viennois (Isère) le 21 juin 524 (37).
    Épouse, c. 514 ou 521 ?, Gondioque (Guntheuca), probablement princesse burgonde si l'on en croit son nom et celui de son fils Gunthar, nom d'un ancien roi de cette nation . Or un passage interpolé de la Passio Sigismundi décrit le roi franc comme ayant seul des rapports avec Sigismund (38), ce qui pourrait indiquer des rapports particuliers entre Chlodomer et le roi burgonde. Chronologiquement, Guntheuca ne serait autre que la fille du roi Gundobald et la soeur de Sigismund, à moins qu'on ne la rattache à Godogisel, frère de Gundobald. Veuve, elle se remariera à son beau-frèreClotaire.
    Dont (39),
    A. Thibaud (Theodebald), âgé de 10 ans, est massacré à Paris en 531 (ou 524 ?) avec son frère par leur oncle Clotaire, qui voulait les écarter du trône. Interrogée par ses fils sur le sort qu'il fallait réserver à ses petits-enfants, leur grand-mère Clotilde déclara quelle préférait les voir morts que tondus. Il fut inhumé en la basilique des Saints-Apôtres à Paris.
    B. Gonthier (Gunthar), massacré avec son frère à l'âge de 7 ans. Il est inhumé auprès de son frère aîné.

    C.saint Cloud (Chlodoald), ayant suivi ses frères à Paris, échappe au massacre. Il entre alors en religion et se retire à Nogent près Paris (actuellement Saint-Cloud), Hauts-de-Seine), où il fonde une église dédiée à saint Martin. Par la suite, le nom du prince fut donné au monastère où il vivait, et où il mourut c. 560, un 7 septembre, canonisé pour sa vie exemplaire. Sa dépouille est inhumée dans l'église du monastère.
    4. Childebert ( 40) Ier du nom, roi des Francs, né c. 497, règne de 511 à sa mort, reçut Paris avec la vallée de la Seine, celle de la Somme, les côtes de la Manche jusquà la Bretagne, plus Nantes et Angers. Il participe en 524 au meurtre de ses neveux. En Septimanie, il attaque le roi des Wisigoths Amalaric en 531, afin de secourir sa sœur Clotilde, femme de ce prince qui la maltraitait, et quil ramène avec lui ; il met en fuite Amalaric et force ses successeurs à reporter en Espagne le siège de leur pouvoir, mais sans réussir à garder cette région.. La suite de son règne se passe en querelles et réconciliations avec ses frères ou ses neveux, et en guerres souvent profitables à lextérieur (annexion de la Burgondie en 534, en commun avec son frère Clotaire). En 541, aidé de Clotaire, il s'emparre de Pampelune et assiège Saragosse, mais il doit repasser les pyrénées (542) rapportant de son expédition la tunique de saint Vincent gagnée au siège de cette dernière ville, et bâtit sous Paris un monastère en son honneur, appelé depuis la fin du XIème siècle Saint-Germain des Prés. Il fait ensevelir à Paris sa mère Clotilde en 545, et décède lui-même d'une longue maladie le 23 décembre 558, laissant ses Etats à son frère. Il est inhumé àSaint-Germain des Prés.
    Épouse, avant 541, Ultrogotha, qui fut une reine pieuse et généreuse. Après la mort de son époux en 558, elle est exilée avec ses deux filles par son beau-frèreClotaire, selon Grégoire de Tours (" PLRE, III). La reine et ses enfants sont ensuite rappelés par Charibert Ier et installés à Paris. Sa dépouille est inhumée auprès de son mari. Au VIIème siècle, elle sera condidérée comme sainte (42).
    Dont,
    A. Chrodesindis, exilée avec sa mère en 558, rappelée en 561. Elle est encore citée en 566 et 567. Inhumée en l'abbaye de Saint-Germain des Prés. Le fait qu'elle et sa soeur accompagnent leur mère de 558 à 561 montre qu'à ce moment elles étaient encore jeunes et non mariées (puisque Ultrogotha est déjà reine en 541, on peut supposer une naissance pour elle et sa soeur autour de 545-550). On ignore si tel fut le cas ultérieurement.
    B. Chrodoberga, exilée avec sa mère en 558, rappelée en 561, également citée en 566 et 567.
    5.Clotaire.
    6. Theodechildis (?), fondatrice de Mauriac, épouse de N., roi. Une tradition attestée depuis le milieu du VIIème siècle au moins, attribue la fondation du monastère de Mauriac en Auvergne à une reine Theodechildis. A partir du début du XIème siècle toutefois seront fabriqués ou falsifiés des documents dans lesquels la fondatrice du monastère est qualifiée fille du roi Clovis. Si l'existence de Theodechildis ne peut être mise en doute - sa donation initiale étant peut-être authentique et datée de 539 - sa filiation, elle, a provoqué de nombreuses controverses. On admet en général qu'elle n'est pas la fille de Clovis, mais qu'elle s'identifie plutôt à une homonyme, petite-fille de ce roi et fille de Theodoric d'Austrasie et de Suavegotha (43). Cette opinion vient d'être contestée du fait que le livre IV de Fortunat ayant été rédigé entre 567 et 576, une reine qui y est renseignée morte à 75 ans est née au mieux en 501, et ne peut donc être la fille de Theodoric et de Suavegotha, que ce roi n'épousa qu'après 507. Que Theodechildis, fille de Clovis, ne soit pas citée par Grégoire de Tours n'offre rien d'anormal. Il ne cite Chrotieldis qu'en raison de ses noces avec Amalric. Surtout, il ne mentionne pas davantage Theodechildis, fille de Theoderic, ou Berthoara, fille de Theodebert, pour ne citer qu'elles. On peut donc, éventuellement, admettre une Theodechildis fille de Clovis, née c. 492-501 (peut-être du premier lit en fait), fondatrice de Mauriac, qui mourut en 576. Le royal époux reste inconnu. Si elle en eut des enfants, ils ne régnèrent pas.
    7. Clotilde (Chrothieldis), épouse en 511 Amalaric, roi des Wisigoths (" "NB44" 44), né en 502, on doit donc placer la naissance de Clotilde en 502-511, ce qui fait des époux des enfants au moment de leurs noces. Amalaric est le fils d'Alaric II, roi des Wisigoths, et de Theodegotha, fille de Theodoric, roi des Ostrogoths (d'Italie). Roi à la mort de son père, tué par Clovis à la bataille de Vouillé en 507, il règne sous la tutelle de son grand-père Theodoric le Grand, puis seul à la mort de celui-ci en 526. Etant passé à larianisme, son beau-frère Childebert mena une expédition contre lui. Vaincu à Narbonne en 531 dans un combat, il est assassiné peu après par son cousin et tuteur Theudis. Clotilde meurt en 531 au retour dEspagne et est inhumée auprès de ses parents.

    (1)1993 1993?, pp. 53-59. Mérovingiens, degré III.
    (2) Clovis portait le nom de son ancêtre Chlodion, Chlodio, forme hypocoristique de Chlodevechus, " célèbre par ses combats ", plutôt, croyons-nous, que Chlodocharius, également envisageable. A lépoque carolingienne, le nom est écrit Hlodevechus ou Clodoveus, puis Lodovechus, et dès le Xème siècle il était prononcé en France Looïs (en trois syllabes), ou Loeïs. Cest donc Clovis qui est en réalité Louis Ier, et non le fils de Charlemagne. Les rois de la troisième race remontaient par ce nom au créateur de la première dynastie. En fait les savants du XVIIème siècle, imaginant un compromis, lui donnèrent le prénom de Clovis, graphie qui ne correspond ni à la forme germanique, ni à la forme latine, ni à la prononciation vulgaire des Gallo-Romains. Il est peu heureux mais lhabitude la consacré.
    (3) Extrêmement brutaux et belliqueux, les Francs, dont le nom signifiait " hardis ", nétaient pas encore convertis au christianisme. Lécrivain gaulois Sidoine Apollinaire a tracé un portrait saisissant de ces guerriers : Leur chevelure blonde retombe du sommet de leur tête jusque sur leur front ; ils ont la nuque rasée ; leur visage aussi est entièrement rasé, à lexception de maigres moustaches. Des habits collants enserrent leurs membres élancés et sont relevés pour laisser les mollets à découvert. Cest un jeu pour eux de lancer dans lespace leur francisque (hache à deux tranchants), de mesurer du regard lendroit quils sont sûrs de frapper, de faire tourner leur bouclier, de bondir plus vite que les javelots quils ont décochés et datteindre lennemi avant eux ;SALLES, 1988, p. 75.
    (4) La Rhénanie et les pays situés au nord de la Somme étaient soumis à la domination des Francs, divisés en plusieurs tribus gouvernées par différents rois, notamment les Francs du Rhin, près de Cologne, et les Francs Saliens, fixés dans la Belgique et lArtois ;SALLES, 1988, p. 75.
    (5) Notre seule source d'information sur la chronologie du règne est Grégoire de Tours, écrivant un siècle plus tard (les quatre premiers livres des Historiae Libri decem sont de 573-575). On a depuis longtemps signalé que cette chronologie semble approximative à bien des égards. En particulier, il est notoire que Grégoire a divisé lhistoire de Clovis en cycles denviron cinq ans chacun : les seules dates du règne sont la victoire sur Syagrius (année V), la victoire sur les Thuringiens (année X), la victoire sur les Alamans.htm" Alamans (année XV), labataille de Vouillé (année XXV), sa mort (année XXX, à lâge de XLV ans). L'artifice, ou au moins l'approximation, est flagrante. On considère que ces dates sont sujettes à caution, notamment la date de naissance supposée qui viendrait de la volonté de faire tomber le baptême de Clovis pour ses 30 ans, comme le Christ et également à la moitié de son règne. Mais la lettre que lui adressa saint Rémi, peu après son accession, indique clairement quà ce moment Clovis était encore un tout jeune homme et, en 507, le roi Theoderic fait allusion encore à sa jeunesse (CASSIDORE, Variae [déb. VIème s.], III, 2, 3, " "MGH_AA" MGH, AA, XII, pp. 1-392 ; tr. angl. part., T. HODGKIN, Londres, 1886, et J. BARNISCH, Liverpool, 1991. Cf. Dietrich CLAUDE, Zur Begründung familiärer Beziehungen zwischen dem Keiser und barbarischen Herrschern, Sas Reich und die Baebaren ..., 1989, p. 53, n. 112). En outre, la chronologie du règne de son père Childéric permet de situer à 463 environ lunion des parents. Comme il nest pas vraisemblable que Clovis ait été mineur, donc âgé de moins de 14 ans, en accédant au trône en 481/482, on obtient finalement comme limites extrêmes pour sa naissance 463/468 et plus probablement464/467. La date de 466 que propose Grégoire, ne saurait être éloigne de la vérité, et il semble raisonnable de laccepter avec une marge derreur possible mais minime.
    (6)" PLRE, III" "MGH_ep" Ep. Mer., I, p. 113, trad. par G. KURTH, 1896, pp. 212-213. Sur Clovis, voir aussi Godefroid KURTH, Sources de l'histoire de Clovis dans Grégoire de Tours, Revue des questions historiques, t. XLIV, 1888 (= 1919).
    SETTIPANI, , p. 79.
    ( 8) Selon Godefroid KURTH, ardent défenseur de Grégoire de Tours et qui a fait de Clovis une image d'Épinal, la légende aurait déformé la réalité au sujet des meurtres attribués à Clovis, mais il faut ien reconnaître que le meurtre de ses parents était alors un procédé politique fréquent, sinon " naturel ".
    (9) Larianisme était majoritaire en Gaule, doctrine prêchée par le théologien Arius et condamnée par le concile de Nicée (325) comme hérétique. Cependant l'hypothèse énoncée concuremment par divers auteurs, dont en dernier Patrick GEARY (Before France and Germany. The creation and transformation of the merovingian world, New York-Oxford, 1988, trad. fr. Jeanine CARLIER, Isabelle DETIENNE, Paris 1989, pp. 106-107), selon laquelle Clovis aurait d'abord été arien, converti assez tôt, puis chrétien en 508 avec un deuxième baptême, a été justement contredite par Stephane LEBECQ, Nouvelle histoire de la France médiévale, t. I., Les origines franques (Ve-IXe siècles), Paris 1990, p. 52.Baptême de Clovis.Agrandissement et fiche descriptive."
    (10) Sa date de baptême nest toujours pas fixée avec certitude. Le récit circonstancié de Grégoire de Tours (Historia Libri decem [594], "MGH_SRM" MGH, SRM, I, 1951, trad. Fr. (fautive), Histoire des Francs, R. Latouche, Paris, 1963, 2 vol. (" "CHF" CHF), II, 20 sqq.), rédigé en 577, donne prise a bien des critiques, et sa chronologie en particulier peut apparaître comme suspecte à bien des endroits (voirnote 5). Son seul élément de datation est que le baptême aurait été consécutif à une bataille sur lesAlamans. En 506/507, CASSIDORE, (Variae, II, 41) écrit à Clovis une lettre de la part de Theodoric le Grand pour le féléciter de sa victoire sur les Alamans. Mais s'agit-il de la même bataille ? Clovis a bien dû lutter à diverses reprises contre ceux-ci. En 561, une lettre de Nicetius, évêque de Trêves (Clovis.htm" "MGH_ep" Ep. Mer. "MGH_ep" Ep. Mer., III, 20 sqq.), nous affirme que Clovis fit vœu publiquement d'embrasser la religion chrétienne lors d'un pélérinage à Tours. Le seul texte réellement contemporain est une lettre d'Avitius ( "MGH_AA" MGH, AA, VI, 2, n° 46, p. 75), évêque de Vienne (490-518), écrite à Clovis pour le féliciter, nous permet de fixer l'événement un jour de Noël (les textes qui fixent à Pâques sont plus récents et ne résultent vraisemblablement que d'une confusion). Une multitude d'articles ou d'ouvrages ont été écrits à partir de ces maigres données pour fixer ce baptême à 496, 498, 501, 506, 507 ou 508. Quant au lieu, Grégoire ne le précise pas. On songerait naturellement à Reims, siège de Rémy, ce qui est ensuite affirmé au milieu du VIIème siècle par Frédégaire et la Vita Vedasti notamment, mais on a aussi mis en avant la lettre de Nicetius pour le fixer à Tours. On peut également se demander, signale H. PINOTEAU, si le baptême eut lieu un dimanche, jour du Seigneur, ce qui permettrait sans doute de téterminer de façon plus précise l'année de cet événement.
    (11) Dietrich CLAUDE, Zur Begründung familiärer Beziehungen zwischen dem Keiser und barbarischen Herrschern, pp. 36 sqq., et pp. 52-53, n. 112.
    ( 12) Suivant Grégoire de Tours, Historia, II, 38, " Puis, il reçut de l'empereur Anastase le codicille du consulat et ayant revêtu dans la basilique du bienheureux Martin une tunique de pouurpre et un chlamyde, il mit sur sa tête un diadème. Ensuite, étant monté à cheval, il distribua avec une très grande générosité de l'or et de l'argent sur le chemin qui se trouve entre la porte du vestibule et l'église de la cité en les jetant de sa propre main aux gens qui étaient présents, et à partir de ce jour, il fut appelé consul et auguste ". Cette description reste énigmatique : Clovis n'a pas pu être appelé auguste ni ceindre le diadème, et son nom ne figure pas dans les diptyques consulaires. Suivant Ferdinand LOT, Christian PFISTER, François-Louis GANSHOF, Histoire du Moyen Age, I, Les destinées de lEmpire en Occident de 395 à 768, Paris 1940, pp. 193-194 et Ferdinand LOT, La fin du monde antique et le début du Moyen Age, Paris, 1968, p. 346, Grégoire de Tours se trompe : " il est impossible qu'Anastase ait accordé à un chef barbare les insignes impériaux, le diadème, la qualification d'auguste " ; Clovis ne ceignit pas le diadème, vêtu d'une tunique de pourpre et d'un chlamyde ! " Il accepta les insignes du consulat comme une de ces décorations étrangères dont les rois, hier encore, aimaient à se parer, rien de plus. Ses successeurs, pas plus que lui-même, ne reconnurent jamais formellement l'hégémonie de l'Empire romain ; les lois de Justinien ne furent jamais reçues en Gaule, au moins comme texte officiel ". On a vu, au sujet deChildéric, que cette analyse historique est obsolète. Voir maintenant la bibliographie chez Michael McCORMICK, Eternal victory. Triumphal rulership in late Antiquity, Byzantinum nd the early medeval West, Cambridge, 1986 (rééd. 1990), pp. 335-337, qui accepte le fait que Clovis ait reçu la dignité de patrice, mais se refuse catégoriquement à le reconnaître comme consul (mais à cette époque, la dignité de patrice ne semble accordée qu'à des personnages de rang consulaire). Le même auteur (Clovis at Tours Byzantine public ritual and the origins of medieval ruler symbolism, in Das Reich und die Barbaren ..., 1989, pp. 159-170) en revanche, il convient d'être plus nuancé. Il est probable que Grégoire de Tours n'avait pas une idée très claire de ce que signifiait exactement la dignité de consul. Toutefois, il serait téméraire de rejeter totalement son témoignage, la tradition orale ou textuelle, ou iconographique, pouvant avoir formellement informé Grégoire. En outre, un exemplaire oriental similaire semble confirmer l'idée que Clovis reçut bien à ce moment un consulat honorifique.
    (13)SALLES, 1988, p. 79.
    ( Ep. Mer. , I, p. 113, trad. par G. KURTH, 1896, p. 505, n. 17, qui cite VIALLON, Histoire de Clovis le Grand, p. 473, et les missels de sainte Geneviève (ms. n° 1259, f° 8, et ms. 90) donnent le 27 novembre comme anniversaire de la depositio de Clovis.
    (15) .C'est Clovis qui fonda la basilique sur la colline qui dominait la rive gauche de Paris. Selon Alain ERLANDE-BRANDENBURG, Le roi est mort. Etude sur les funérailles, les sépultures et les tombeaux des rois de France jusquà la fin du XIIIe siècle, Paris-Genève 1975, p. 50, " il est certain que Clovis a voulu imiter la fondation par Constantin des Saints-Apôtres de Constantinople. De nombreux arguments militent en faveur de cette thèse : d'abord le vocable qui est le même, l'emplacement de l'un et l'autre édifice sur une colline et, enfin, le fait qu'ils devaient servir l'un et l'autre de mausolée royal ou impérial ".
    (16) Le cloître tomba en décadence et il faut attendre le XIIème siècle et l'abbé Étienne de Tournai (1176-1191) pour voir restaurer l'établissement. Le tombeau de Clovis fut transporté dans l'église supérieure à l'entrée du chœur. Contenait-il encore les cendres ou était-ce un simple cénotaphe ? Au XVIIème siècle, le cardinal de La Rochefoucault fit exécuter une nouvelle satue, exhaussa le monument et en renouvella les inscriptions. La Révolution profana les sarcophages royaux et, enfin, en 1807 l'édifice sacré fut tout entier détruit. Une quinzaine de sarcophages ne contenant plus d'ossements se trouvaient alors dans la crypte. Quelques-uns furent transportés au Musée des monuments français d'où ils disparurent vers 1817. Seule la statue datant du cardinal de La Rochefoucault put être sauvée et repose aujourd'hui dans le déambulatoire de l'église abbatiale de Saint-Denis (voir reproduction dans le corps du texte).
    (C17)Salles" SALLES, 1988, p. 79.
    (18) Grégoire de Tours, Historia, II, 28.
    (19) Karl Ferdinand WERNER, Les origines (avant l'an mil). t. I de l'Histoire de France dirigée par Jean FAVIER, Paris, 1984, pp. 295, 312, 319, 320 (qui parle à tort d'un roi " Theodebald ".
    (20) Grégoire de Tours, Historia, II, 13. Il y est dit que " Theodoric, quittant l'Auvergne y laissa Sigibald, son parent, alors qu'au chapitre suivant, par exemple, le prétendant Munderic est décrit de façon plus générale comme le parent des rois.
    (21) La date du mariage a été contestée par certains tenants d'une date tardive pour le baptême de Clovis. Mais une date postérieure à 492/493 soulève de nombreuses difficultés, notamment en ce qui concerne lâge des fils de Clovis.
    (22) On suivra, par convention, l'usage qui s'est établi, suite à une confusion effectuée dès le Moyen Age, d'appeler Clotide (Chlodechildis la femme de Clovis alors q'en fait elle s'appelait Rotilde (Chrotechildis), Clotilde étant le nom de leur fille (du nom de son père Chlodoceh et de sa mère Chrotechildis).
    D'après Cordula NOLTE, Die Königinwitwe Chrodechilde. Familie und Politik im frühen 6. Jahrhundert, Veuves et veuvage ..., 1993, pp. 177-193, la " sainteté " de Clotilde aurait bien pu ne commencer réellement qu'après le meurtre de ses petits-enfants.
    (23) Cf. Vita Bathildis, c. 18 (Clovis.htm" "MGH_SRM" MGH, SRM, II, pp. 505-506).
    (24) 1993, p. 69 ; p. 66, le même auteur avance la date de 531.
    ( 25) Paul DIACRE attribue à Clovis une fille qui enfanta saint Agilulf, évêque de Metz (601-611) mais l'existence d'une telle enfant est plus que douteuse.
    (26) a Settipani_1993" 1993, pp. 59-64.
    (27) Le nom de Suavegotha ne nous est connu que par l'Histoire de Reims, écrite au milieu du Xème siècle par FLODOARD, Historia Remensis [c. 960], II, 1, éd. F. LEO, " "MGH_AA" MGH, AA, ; éd. et tr. fr. Charles NISARD, Paris 1887 (" "CAL" CAL), qui cite la reine Suavegotha, laquelle rédigea son testament sous l'évêque Mpinus (536/549 - 550/565). Chronologiquement, elle s'identifie naturellement à l'épouse de Théoderic, qui était fille présicément d'une Ostrogotha. En dépit de son attestation tardive, son nom présente assez de vraisemblance et a été accepté par les modernes, dont . PLRE, II?, s.v.
    ( 28) Grégoire de Tours, Historia, III, 5.
    (29)Settipani_1993" 1993, pp. 63-64. (30) Grégoire de Tours, Historia, III, 20, 27.
    (31) Grégoire de Tours, Historia, III, 27.
    (32)" PLRE, III, s.v. Theodechildis 1, p. 1233.
    (33) PROCOPE, Histoire des guerres [560], (1. VI-VII : Guerre des Goths), éd. et tr. angl. H.B. DEWING, 7 vol., 1914-1940, IV, 20.
    (34) C'est l'opinio communis. Voir en dernier lieu PLRE_III" PLRE, III, s.v.
    (35) Grégoire de Tours, Historia, II, 29.
    (36) aSettipani_1993" 1993, pp. 66-67.
    (37) Christian COURTOIS, Lavènement de Clovis II et les règles de succession au trône chez les Mérovingiens, Mélanges dhistoire du Moyen Age dédiées à la mémoire de Louis Halphen, Paris 1951, p. 163.
    (38) Passio Sigismundi, c. 9 ((MGMGH, SRM, II, p. 338**).
    (39) Grégoire de Tours, Historia, III, 6 et 18.
    (40) SETTIPANI,Settipani_1993" 1993, pp. 67-69.
    (41) Grégoire de Tours, Historia, IV, 20. Le nom évidemment laisse présumer par sa désinence une origine gothique (royale ou noble) pour la reine
    (42) Cf. Vita Bathildis, c. 18.
    ( 43) La filiation de Theodechildis est depuis Suavegotha est assurée par FLODOARD, Historia Remensis, II, 1.
    (44) Grégoire de Tours, Historia, III, 1.
    Abréviations :
    CAL : Collection des auteurs latins, avec la traduction en français, sous la direction de C. NISARD.
    CHF : Les classiques de lHistoire de France au moyen âge, Paris, Les Belles-Lettres.
    MGH : Monumenta Germaniae Historica.
    MGH, AA :" "MGH" MGH, Auctores Antiquissimi, 15 vol., éd. T. MOMMSEN et alii.
    MGH, Ep. Mer. :" "MGH" MGH, Epistolae Merovingicarum, 3 vol., éd. W. GUNDLACH.
    MGH, SRM :" "MGH" MGH, Scriptores Rerum Merovingicarum, éd. B. KRUSCH, W. LEVISON, 7 volumes.
    PLRE, II : John R. MARTINDALE, The prosopography of the Later Roman Empire, II, 395-527, Cambridge, 1980.
    PLRE, III : John R. MARTINDALE, The prosopography of the Later Roman Empire, III, 527-641, Cambridge, 1992.

    Clovis a épousé Amalaberge HERULE DE SKYRE vers 0484 à ?, ?, , ?, ?, . Amalaberge (fille de Odoacre Ier HERULE et Evochilde DE WISIGOTHIE) est née vers 0462 à ?, ?, , ?, ?, ; est morte estimé 0510 à ?, ?, , ?, ?, . [Feuille familiale] [Tableau familial]

    Enfants:
    1. Thierry Ier ou Théodoric DE METZ est né vers 0486 à ?, ?, , ?, ?, ; est mort en 0534 à ?, ?, , ?, ?, ; a été enterré à Metz, 57, Moselle, Moselle, France, .

    Clovis a épousé Clothilde ( Sainte ) DE BURGUNDIE vers 0492 à Dijon, 21, Côte d'Or, Côte-d'Or, France, . Clothilde (fille de Chilpéric II DE BURGUNDIE et Agrippine ou Carétène DE GAULE) est née vers 0475 à Lyon, 69, Rhône, Rhône, France, ; est morte le 03 juin 0548 à Tours, 37, Indre et Loire, , France, . [Feuille familiale] [Tableau familial]

    Enfants:
    1. Childebert Ier DE PARIS est mort le 23 déc 0558 à Paris, 75, Paris, Paris, France, ; a été enterré à Paris, 75, Paris, Paris, France, Abbaye de Saint Germain des Prés.
    2. Clodomir D'ORLEANS est né vers 0495 à ?, ?, , ?, ?, ; est mort estimé 0524 à Vézeronce-Curtin, 38, Isère, Isère, France, .
    3. Clothaire Ier le Vieux DES FRANCS est né vers 0496 à ?, ?, , ?, ?, ; est mort le 29 nov 0561 à Compiègne, 60, Oise, Oise, France, ; a été enterré à Soissons, 02, Aisne, Aisne, France, Abbaye de l'église de Saint-Médard.
    4. Clothilde DES FRANCS est née vers 0502 à ?, ?, , ?, ?, ; est morte vers 0531 à ?, ?, , ?, ?, .

Génération: 2

  1. 2.  Childéric Ier DES FRANCS est né vers 0436 à ?, ?, , ?, ?, (fils de Mérovée II ou Merowig DES FRANCS et Chlodeswinthe DE THEROUANNE); est mort estimé 26 nov 0481 à Tournai, , , Hainaut, Belgique, .

    Autres événements:

    • Origine de la source: Christian Settipani dans Gé-Magazine n°153 (Octobre 1996) page 24 à 32

    Notes:

    #Générale#Roi franc en 0458, régnait en Thuringe
    Détrôné à cause de sa vie dissolue, doit se réfugier en Thuringe chez Basin de COLOGNE
    Grégoire de TOURS
    Childéric - Basine (1)

    Childéric (Childeric) Ier du nom (, roi desFrancsSaliensde c. 456-457 à c. 481-482 (, fils deMérovée. Il était maître dun territoire s' étendant du cours supérieur de la Sambre au cours supérieur de la Lys, et dont la "capitale " était Tournai. Quoi que son règne ne nous soit connu pour l'essentiel qu'au travers de l'image d'Épinal du récit de Grégoire de Tours, il est assuré aujourd'hui que Childéric ne conçut vraisemblablement son règne que dans le cadre de son époque, qui était celui de l'Empire romain. Bien certainement, se sentit-il autant, sinon plus, général romain que rex d'une tribu franque
    Le premier événement que nous connaissions à son sujet est sa participation à une bataille près dOrléans, mentionnée par Grégoire de Tours (7) ; or, plusieurs documents contemporains font en effet état d'une bataille qui sest déroulée en 463 à Orléans contre lesGoths, et dans laquelle Ægidius, maître de la milice de lempereur Majorien, conduisait des troupes franques (8). Il est possible, comme on le croit dordinaire, que les deux événements soient identiques, auquel cas ce serait en 463 que Childéric aurait fait sa première apparition. Il était donc l'allié des derniers représentants de l'autorité romaine en Gaule. Grégoire de Tours ajoute qu'il combattit les Goths et prit la ville d'Angers (9), cependant que la biographie de sainte Geneviève dit qu'il assiégea Paris (10), en 463-464 vraisemblablement.
    A partir de 468, les annalistes gardèrent le silence sur lui. Il mourut en 481 ou 482 ( 11) à Tournai où on retrouva sa tombe près de l'actuelle église Saint-Brice. G. Kurth précisait (12) : " Selon les prescriptions de la loi romaine, sa tombe fut creusée hors ville, dans le cimetière qui longeait la chaussée publique sur la rive droite de l'Escaut, et qui sans doute abritait depuis longtemps la population de Tournai.

    Toute la pompe du rite barbare paraît avoir été déployée dans la funèbre cérémonie. Il fut revêtu d'habits de soie brochée dor, et drapé dans les larges plis d'un manteau de pourpre semé d'abeilles dor sans nombre. A son ceinturon, garni de clous de même métal, on suspendit une bourse contenant plus de trois cent monnaies d'or et da'rgent aux effigies des empereurs romains. On lui mit au cou un collier formé de médailles, au bras un bracelet, au doigt sa bague nuptiale et son anneau sigillaire, dont le chaton était orné de son image gravée en creux, avec cette légende : " Childerici regis ".

    Ses armes prirent place à côté de lui comme des compagnons inséparables : cétaient, d'une part, la framée ou lance royale, qui était comme le sceptre du roi germain ; de lautre, sa grande " épée ethache" francisque ou hache darmes, l'instrument national du peuple qu'il gouvernait ". Le lieu de la sépulture de Childéric était oublié depuis longtemps lorsque, le 27 mai 1653, en creusant près de l'église Sainte-Brice à Tournai, on mit à nu son tombeau.
    Si l'étendue du royaume de Childéric est inconnue, il englobait au moins la Belgique seconde (Reims, Soissons et Tournai), comme le prouve une lettre de saint Rémi à Clovis, mais il pouvait fort bien aller au-delà. G. KURTH autrefois le limitait à cela, sous prétexte que Childéric, étant enterré à Tournai, cette ville devait être le centre de son royaume. On pense aujourd'hui que celui-ci était plus vaste qu'on ne l'a cru (13). Son sceau est connu (14).
    Épouse Basine (Basina), femme ( ?) de Basinus, roi des Thuringiens, après l'avoir enlevée à son précédent mari (23). On ignore son origine : on a voulu de façon assez gratuite en faire une princesse franque rhénane (.23) ; plus vraisemblablement, peut-on penser, sur la base de son nom, quelle était apparentée au roi Basinus dont Grégoire de Tours fait son mari, ce qui nest peut-être pas exact (17). On peut à cet effet faire valoir le passage de Grégoire de Tours ( 18) où Basina déclare à son mari : " Tu sauras, en effet, que si dans le pays d'outremer, j'avais connu quelquun de plus méritant que toi, jaurai cherché à tout prix à cohabiter avec lui ". Il est tentant d'y voir une indication, sinon une preuve formelle, de l'origine " outremer " de Basina elle-même (puisqu'il est difficile de voir ici une référence à des liens de Basina provenant de son premier époux), vraisemblablement de lun des établissements thuringiens formés au début du Vème siècle en Bretagne sud-orientale, ou du rameau thuringien encore confiné en Scandinavie (19).

    Dont,
    1.Clovis, roi des Francs.

    2. Lantilde (Landechildis), connue par une brève mention de Grégoire de Tours comme ayant reçu le baptême en même temps que son frère (20), ayant abjuré lhérésie des ariens.

    3. Audofledis, qui épouse vers 492 ( Théoderic Ier le Grand (ou l'Amale), roi des Goths dItalie, dont elle eut vraisemblablement une fille, Amalasuintha. Fils de Theodomir, roi des Goths, et de sa concubine Erelieva, Theoderic est envoyé en 461 comme otage à la cour de Constantinople à lâge de 7 ans, retourne auprès de son père à lâge de 18 ans et lui succède en 475. En 481, il commande tous lesOstrogoths. En 488, à la tête de son peuple, il se dirige vers l'Italie, sen rend maître en 493, tuant Odoacre et reçoit de ses compagnons le titre royal (dominus rerum). Adopté par lempereur Zénon, il accole à son nom le gentilice Flavius (23)et porte le titre de magister militum et la qualification de patrice. Sa résidence est Ravenne. Il reconnaît l'autorité (théorique) de lempereur (Byzance). Il sauve la royauté wisigothique, régnant aussi sur l'Espagne à la mort de son gendre Alaric II (507), se posant comme tuteur de son petit-fils Amalric, fils d'Alaric II et de sa fiille Theodegotha, couvrant de son influence la Gothie gauloise, des Alpes aux Pyrénées, avec l'Espagne jusquen 526. Régnant sur Rome, il est respecté du monde barbare. Il meurt le 30 août 526

    4. Albofedis, baptisée en même temps que son frère, se consacra à la religion mais mourut peu après, sa mort faisant lobjet dune lettre de consolation de saint Rémi à Clovis "Settipani_1993" 1993, pp. 50-53. Mérovingiens, degré II.Le nom signifie : " puissant dans la bataille ".
    Extrêmement brutaux et belliqueux, les Francs, dont le nom signifiait " hardis ", nétaient pas encore convertis au christianisme. Lécrivain gaulois Sidoine Apollinaire a tracé un portrait saisissant de ces guerriers : Leur chevelure blonde retombe du sommet de leur tête jusque sur leur front ; ils ont la nuque rasée ; leur visage aussi est entièrement rasé, à lexception de maigres moustaches. Des habits collants enserrent leurs membres élancés et sont relevés pour laisser les mollets à découvert. Cest un jeu pour eux de lancer dans lespace leur francisque (hache à deux tranchants), de mesurer du regard lendroit quils sont sûrs de frapper, de faire tourner leur bouclier, de bondir plus vite que les javelots quils ont décochés et datteindre lennemi avant eux ;SALLES, 1988, p. 75.
    La Rhénanie et les pays situés au nord de la Somme étaient soumis à la domination des Francs, divisés en plusieurs tribus gouvernées par différents rois, notamment les Francs du Rhin, près de Cologne, et les Francs Saliens, fixés dans la Belgique et lArtois ;SALLES, 1988, p. 75.
    La chronologie de Chidéric a été discuttée. Grégoire de Tourschroniqueur du VIe siècle (Historia Libri decem [594],MGH, SRM, I, 1951, trad. Fr. (fautive), Histoire des Francs, R. Latouche, Paris, 1963, 2 vol. (CHF), II, 12 sqq.) raconte que Childéric fut détrôné en raison de ses débauches et qu'il passa sept ans en exil (il revint durant la huitième année). Sachant par ailleurs qu'il était de nouveau roi en 463, il faut mettre son exil c. 456. Son remplaçant sur le trône fut, durant ce temps, le général romain Ægidius, nommé en effet en 456/457 comme magister militum per Gallias., au VIIème siècle, lui prête vingt-quatre ans de règne (c. 9) et qu'il mourut en 481/482. Emilienne DEMOUGEOT (La formation de l'Europe et les invasions barbares, tome II, De l'avènement de Dioclétien (284) à l'occupation germanique de l'Empire romain au début du VIe siècle, Paris 1979, 2 vol.),considère qu'il faut en réalité placer sa restauration en 457/458, et donc le début de son règne c. 451. En affet, ajoute-t-elle, Ægidius ne saurait avoir été roi des Francs durant son mandat officiel comme magister militum, et son règne est donc antérieur à 457. Cette démonstration n'est pas du tout convaincante. En premier lieu, la tradition d'un règne effectif d'Ægidius a toutes les chances d'être déforméePLRE, II, s.v. Aegidius, p. 12) ; en second lieu, les vingt-quatre ans de règne de Childéric doivent évidemment être comptés à partir de son intronisation et non de son retour d'exil. Les sources sont donc (plus ou moins) cohérentes avec un règne datant de c. 456/457 à 481/482. Le scepticisme d'Edward JAMES (Childéric, Syagrius et la disparition du royaume de Soissons, Revue archéologique de Picardie, 3-4 (1988), p. 68) sur la valeur qu'il faut attribuer à l'histoire de l'exil de Childéric est excessif. Il y a vraisemblablement au départ une source analytique, comme l'indique la précison sur la durée de l'exil.
    Significatif est, à cet égard, le fait quil se fit enterrer avec un ceinturon de général romain, comme la montré lanalyse des objets contenus dans sa tombeSalles" SALLES, 1988, p. 76, précise qu'il était un des petits rois francs fédérés de l'empire romain. Il se battit aux côtés de général romain Ægidius contre lesSaxons, les Wisigoths? et les Alains.
    Grégoire de Tours, Historia Libri decem, II, 18. Sur ce passage et les problèmes chronologiques ou autres qu'il pose, voir maintenant J-M. ROPARS (La défense de l'Armorique dans les dernières années de l'Empire romain d'Occident, à travers une nouvelle interprétation d'un texte de Grégoire de Tours, Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest, 100, 1, 1993, pp. 3-17.
    Hydatius Chronica [c. 470], éd. et tr. fr. A. TRANOY, 2 vol., Paris, 1974, c. 218 (I, p. 169).
    Grégoire de Tours, Historia Libri decem, II, 19.
    () Vita S. Genovefa, c. 26.
    Les monnaies trouvées dans sa tombe montrent quil est mort après 477 et avant 484.
    (" "N12" 12) Godefroid KURTH, Histoire politique des Mérovingiens, Paris 1893, pp. 205-206.
    En dernier, Edward JAMES, The Franks, Oxford, 1988, p. 65.
    .Voir le récit romanesque de Grégoire de Tours, Historia , II, 12, 27, suivi par les chroniques postérieures ((pseudo-) Frédégaire, Chronica [mil. VIIème s.], III, 12,MGH, SRM) , II,LHF, c. 7).
    Joseph DEPOIN, Etudes Mérovingiennes. I. La légende de saint Goar et les rois francs de Cologne. II. L'informateur de Grégoire de Tours sur la vie privée des premiers rois francs, Revue des études historiques, 75 (1909)p. 370. Son argumentation est la suivante : Clovis s'adresse à Sigebert de Cologne en le qualifiant de parens meus (Grégoire de Tours, Historia , II, 40). Or, chez cet auteur, le terme parens a pour principale acception " oncle " ou " cousin ". Ainsi devrait-on faire de Basina, mère de Chodovech, la propre soeur de Sigebert. On expliquerait ainsi que le nom Sigebert se retrouve dans la postérité de Chodovech. Plus encore, Sigebert étant pour J. DEPOIN le fils d'un Chodovech, on aurait là l'origine du nom du roi mérovingien. Outre que la filiation de Sigebert que donne DEPOIN est inexacte, l'emploi du terme parens est vraiment trop varié (voir Maurice CHAUME, La famille de saint Guillaume de Gellone, Annales de Bourgogne, 1929, p. 30, n. I, qui révèle les sens d'oncle, grand-oncle, arrière-arrière-grand-oncle, cousin germain ou du troisième degré, etc ;), pour que l'on puisse en tirer des conclusions aussi précises. D'ailleurs, à partir de la parenté de Chodovech et Sigebert, Munderic, petit-fils sans doute de ce dernier, qualifiera le même Theodoris, fils de Chodovech, de parens, ce qui montre assez l'extension sématique du terme.
    ) Cf. Emilienne DEMOUGEOT, La formation de l'Europe et les invasions barbares, tome II, De l'avènement de Dioclétien (284) à l'occupation germanique de l'Empire romain au début du VIe siècle, Paris 1979, 2 vol., II, 2, pp. 747-748. Sur l'origine de Basina, voir Erich ZÖLLNER, geschichte der franken bis zur mitte des sechsten jahrhunders, Münich 1970, p. 40 ; Eugen EWIG, Die Namengebung bei den ältesten Frankenkönigen und im merowingischen Königshaus, Francia, 18, 1 (1991), n° 3, p. 49. On a retrouvé à Weimar, sur le territoire de la Thuringie, une cuillère en argent portant les lettres " BASN ", qui peuvent sinterpréter comme " Basena ", renforçant la possibilité de lorigine thuringienne de la reine.
    Grégoire de Tours, Historia, II, 12. Le mot transmarus a bien chez Grégoire la signification de outremer.
    () Cf. E. EWIG, Die Namengebung ..., p. 49.
    (20) Cf. Grégoire de Tours, Historia, II, 31. Cf. , s.v. p. 657. La Vita Scaribergae, de date tardive, donne celle-ci comme la nièce de Chlodovech, ce qui ne serait possible que par Landechildis. Mais nous ne crvoyons pas qu'il y ait lieu d'ajouter créance à ce texte d'époque récente, qui commet plus d'une confusion.
    () JORDANES, Getica [c. 550], , V, pp. 53 ; trad. fr. G. FOURNIER DE MOUJAN, Paris 1851 (" "CAL" CAL)
    (22) Grégoire de Tours, Historia, III, 31 ;PLRE_II" PLRE, II, s.v. p. 185. Amalasuintha gouverna l'Italie durant huit ans,, à la mort de son père Theoderic. De son époux, Flavius Eutharic, cadet de la famille royale des Ostrogoths, elle eut un fils, Athalaric, et uner fille, Mathasuentha. A la mort de son fils, elle assuma le titre de reine mais fut exilée à la fin de 534 par Theodahad, et finalement assassinée, sans doute le 30 avril 535 (PLRE, II, s.v. p. 65).
    (" "N23" 23) La signification de ce gentilice ne serait rien d'autre qu'un nom honorifique comme " monsieur " ou " sir ".
    () , s.v. Theodericus 7, pp. 1077-1084.
    (25) Grégoire de Tours, Historia, II, 31. Cf. , s.v. p. 54.
    Abréviations :
    CAL : Collection des auteurs latins, avec la traduction en français, sous la direction de C. NISARD.
    LHF : Liber Historiae Francorum [727], MGH, SRM, II, pp. 215-328 ; tr. angl. S . Bachrach, 1973.
    MGH : Monumenta Germaniae Historica.
    MGH, AA :" "MGH" MGH, Auctores Antiquissimi, 15 vol., éd. T. MOMMSEN et alii.
    MGH, SRM : , Scriptores Rerum Merovingicarum, éd. B. KRUSCH, W. LEVISON, 7 volumes.
    PLRE, II : John R. MARTINDALE, The prosopography of the Later Roman Empire, II, 395-527, Cambridge, 1980.

    Childéric a épousé Basine DE COLOGNE vers 0464 à ?, ?, , ?, ?, . Basine (fille de Chlodwig ou Chlowech ou Chlodowech DE COLOGNE et Basine DE SAXE) est née vers 0438 à ?, ?, , ?, ?, ; est morte estimé 0491 à ?, ?, , ?, ?, . [Feuille familiale] [Tableau familial]


  2. 3.  Basine DE COLOGNE est née vers 0438 à ?, ?, , ?, ?, (fille de Chlodwig ou Chlowech ou Chlodowech DE COLOGNE et Basine DE SAXE); est morte estimé 0491 à ?, ?, , ?, ?, .

    Notes:

    #Générale#BASINE
    (née en 445, morte en 491)
    Épouse Childéric Ier (roi des Francs Saliens) en 463

    Dans leurs récits respectifs, Grégoire de Tours, Frédégaire et l'auteur du Liber Historiae (qui écrit au VIIIe siècle en s'appuyant sur les récits de Grégoire de Tours) affirment que Childéric Ier trouva l'hospitalité chez Basin, roi des Thuringiens, et chez sa femme Basine. Pendant cet exil de huit années, les Francs avaient à l'unanimité pris pour chef Aegidius, le général romain. Au bout de ce laps de temps, le fidèle de Childéric, Wiomad, étant parvenu à réconcilier en secret le peuple avec le souvenir de son roi, envoya à celui-ci le signe convenu : Childéric revint, et fut bien accueilli par les Francs, qui le remirent à leur tête.

    L'histoire poétique se poursuit en mentionnant qu'à peine revenu à Tournai, sa capitale, Childéric y vit arriver Basine qui avait abandonné son mari. Lui demandant avec curiosité pourquoi elle était venue vers lui d'un pays si éloigné, elle lui répondit : « J'ai connu tes mérites et ton grand courage, et c'est pour cela que je suis venue, car il faut que tu saches que s'il y avait eu, dans les pays d'outre-mer, un homme plus capable et plus brave que toi, c'est lui que j'aurais désiré connaître. » La légende fait état d'un Childéric joyeux faisant de Basine sa femme qui lui donna un fils appelé Clovis, qui fut « un grand et puissant guerrier ».

    Or ce récit porte sur lui la marque manifeste de sa provenance populaire, quand même le respondisse fertur, par lequel Grégoire de Tours introduit la repartie de Basine, n'en serait pas la preuve explicite. La parenté toute poétique créée entre le nom de Basin et celui de sa femme suffit à elle seule pour attester que nous nous trouvons ici sur le terrain de la fiction, et non sur celui de l'histoire.
    Basine et Childéric

    Basine est le prototype de ces femmes amoureuses qui, dans les chansons de Geste, vont se jeter sans façon dans les bras des héros étrangers qu'elles aiment, en leur offrant leur amour avec plus de franchise que de dignité.

    Il faut noter de plus, dans le récit de Grégoire, une contradiction bien significative. Childéric a été pendant huit ans l'hôte de Basine ; or, en la voyant reparaître, il lui adresse la parole comme s'il ne se doutait pas de ce qui l'amène, presque comme s'il ne la connaissait pas. Et elle-même lui répond comme si elle le voyait pour la première fois, et que jusqu'alors elle ne l'eût connu que par la renommée. Bien plus, il se réjouit du compliment qu'elle lui fait, et il la prend pour femme, sans qu'il soit seulement question entre eux de Basin ni de leurs relations antérieures.

    Est-ce -bien ainsi que devait se passer la scène où se revoyaient deux personnages qui, dans tous les cas, étaient l'un pour l'autre de vieilles connaissances, et qui s'apprêtaient à trahir, elle son époux, lui, son ami ? Évidemment non, et l'on peut dire sans exagération que le dialogue de Childéric et de Basine contredit le récit de Grégoire. Cette contradiction arrive à son comble dans les récits de Roricon et d'Aimoin (965-1010), qui, d'une part, amplifient sur Grégoire et Frédégaire en parlant des relations adultères que Childéric aurait eues avec Basine à la cour de Thuringe, et qui, de l'autre, montrent Childéric fort étonné de la visite de cette reine, et celle-ci parlant comme si elle ne l'avait jamais vu.

    Cependant il exista bien un roi des Thuringiens portant le nom de Basin. Par ailleurs, il est difficile de contester le nom de Basine donné par la tradition à la mère de Clovis. A l'époque où cette tradition reçut sa forme actuelle, c'est-à-dire du vivant de Clovis ou peu après sa mort, ce nom n'était pas oublié, et il n'est pas admissible qu'on en ait imaginé un autre que celui que fournissait la réalité. Ajoutons que le vocable de Basine reparaît encore dans la famille mérovingienne : nous le trouvons porté par une fille du roi Chilpéric, religieuse à Poitiers, et il y a là tout au moins une présomption en faveur de son emploi antérieur parmi les ascendants de cette princesse. L'épouse de Childéric et mère de Clovis s'est réellement appelée Basine, tout comme le roi des Thuringiens a porté réellement le nom de Basin.

    Mais, s'il est certain que les populations franques du VIe siècle ont connu en même temps le roi Basin et la reine Basine, l'origine de la légende des amours de Childéric ne présente plus aucune difficulté. Fidèle à son procédé instinctif, l'imagination populaire aura rapproché les deux personnages qui portaient le même nom, le lien étymologique entre les noms étant pour elle la marque du lien qui reliait les personnes. Basine n'était et ne pouvait être, de par la loi de l'imagination épique, que la femme de Basin. Cette supposition naïve, qui se présentait d'elle-même à l'esprit populaire, il l'a accueillie sans défiance et sans arrière-pensée, et il a subi la tyrannie des noms sans même se rendre compte de son illusion.

    Comment Basine devint la femme de Childéric ? Ayant entendu parler de la valeur de Childéric, elle partit de chez elle comme une nouvelle reine de Saba, et vint spontanément offrir son cœur et sa main au héros franc. Childéric, étonné d'un pareil honneur, lui en avait demandé le motif, et, avec une ingénuité toute barbare, elle lui avait fait la déclaration rapportée ci-dessus. Et lui, tout joyeux, la prit pour femme. Voilà l'histoire dans sa simplicité primitive, telle qu'elle apparaît dans le discours de Basine, et antérieurement à toute autre transformation. Il est manifeste que cette version première ne connaissait pas le séjour de Childéric en Thuringe, et ne comportait pas de relations antérieures entre lui et la reine Basine : tout consistait dans l'escapade spontanée de celle-ci. Le discours qu'elle tient au héros a quelque chose de si vif et de si pittoresque dans son archaïsme barbare, qu'il est devenu en quelque sorte le centre du récit, et la formule immuable qui donnait son prix à l'historiette.

    Bien souvent, dans les traditions épiques reproduites par des chroniqueurs, ce sont les paroles du héros principal qui sont le mieux conservées sous leur forme primitive, parce qu'elles sont la mœlle de l'histoire, et que toute la signification de celle-ci peut se résumer en elles. Voilà pourquoi les paroles mises dans la bouche de Basine se sont conservées sans altération, et qu'on ne s'est pas avisé d'y toucher, même alors que les développements nouveaux de la légende ont mis, entre ces paroles et le contexte, une contradiction dont la naïveté populaire ne s'est d'ailleurs jamais aperçue.

    Mais dans son état primitif la légende appelait nécessairement une nouvelle évolution : on imagina de bonne heure une explication plus dramatique de la fugue de Basine. Si elle se laisse entraîner à un pareil oubli de son devoir, c'est évidemment parce qu'elle avait pour Childéric une passion ancienne, qui pouvait atténuer le caractère répugnant de sa démarche. Et cette passion supposait forcément un séjour prolongé des deux amants dans le même endroit. C'est ainsi que l'histoire de la résidence de Childéric à la cour de Thuringe est venue se souder à celle de l'escapade de Basine, sans que les auteurs de cette contamination aient songé à remanier le discours de celle-ci pour le mettre d'accord avec la nouvelle invention.

    Est-ce l'obligation de faire résider Childéric à la cour de Thuringe assez longtemps pour expliquer ses relations avec Basine, qui a donné naissance à la fable de l'exil forcé de ce roi et du soulèvement de son peuple contre lui ? Ou bien le fait de sa déposition temporaire était-il constant, et l'esprit épique s'est-il borné à le rapprocher de l'histoire de Basine pour fondre les deux récits en un seul ? L'incertitude demeure, et les rapports militaires semblant avoir existé entre le général romain et le chef barbare peuvent expliquer une partie de la légende.

    En effet, si Grégoire de Tours nous montre un Childéric livrant des combats victorieux au centre de la Gaule romaine, à Orléans et à Angers notamment, si le Vita Genovefae le désigne comme maître incontesté de Paris, Childéric ne paraît pas être resté en possession d'un pouvoir si étendu. Il meurt à Tournai, refoulé jusqu'aux extrémités septentrionales du domaine conquis par Clodion, et son fils Clovis est obligé de reprendre à Syagrius toutes les provinces où son père avait commandé. Cela semble attester que les dernières années de Childéric furent assombries par des revers, et que les Romains ont, pendant un certain temps, sous Aegidius ou sous Syagrius, repris quelque avantage sur les Francs.

    Ne souhaitant pas présenter ces faits humiliants sous leur vrai jour, la légende aura ainsi expliqué la fuite de Childéric par la colère des Francs, et les succès d'Aegidius par le libre choix des Francs eux-mêmes. Cette légende, en se contaminant avec celle de Basine, trouvait d'ailleurs dans celle-ci la justification de l'expulsion temporaire de Childéric : le prince devenait un séducteur de femmes ! L'esprit populaire tenait enfin, ici, un tout poétique vraiment fait pour servir de sujet à une chanson, et la chanson, sans aucun doute, n'aura pas tardé à naître.

    Une autre légende childéricienne se rattache à la précédente d'une manière trop intime pour pouvoir en être séparée, et pourrait être intitulée : La vision de la nuit nuptiale. La voici d'après Frédégaire. La première nuit de leurs noces, Basine dit à Childéric : « Cette nuit, nous nous abstiendrons de relations conjugales. Lève-toi en secret, et viens redire à ta servante ce que tu auras vu devant la porte du palais ». Childéric, s'étant levé, vit comme des lions, des rhinocéros et des léopards qui cheminaient dans les ténèbres. Il revint et raconta sa vision à sa femme. « Retourne voir encore, seigneur, lui dit-elle, et viens redire à ta servante ce que tu auras vu ».

    Childéric obéit, et cette fois il vit circuler des bêtes comme des ours et des loups. Une troisième fois, Basine le renvoya avec le même message. Cette fois, Childéric vit des bêtes de petite taille comme des chiens et autres animaux de ce genre, qui se roulaient et s'entre-déchiraient. Il raconta tout cela à Basine, et les deux époux achevèrent la nuit dans la continence. Lorsqu'ils se levèrent le lendemain, Basine dit à son époux : « Ce que tu as vu représente des choses réelles, et en voici la signification. Il naîtra de nous un fils qui aura le courage et la force du lion. Ses fils sont représentés par le léopard et le rhinocéros ; ils auront eux-mêmes des fils qui, par la vigueur et par l'avidité, rappelleront les ours et les loups. Ceux que tu as vus en troisième lieu sont les colonnes de ce royaume, ils règneront comme des chiens sur des animaux inférieurs, et ils auront un courage en proportion. Les bêtes de petite taille que tu as vues en grand nombre se déchirer et se rouler représentent les peuples qui, ne craignant plus leurs rois, se détruisent mutuellement. » Telle fut la prophétie de Basine.

    C'est sans doute aux traditions des Germains que Frédégaire emprunta cette croyance selon laquelle ce que de nouveaux mariés voient la nuit de leurs noces est la vérité. On peut en outre aisément décrypter la vision de Basine. Elle prédit d'abord un lion, qui est, dit-elle, le fils de son mariage avec Childéric : il s'agit donc de Clovis. Le léopard et le rhinocéros représentent les fils de Clovis. Les ours et les loups représentent la génération issue de ces princes : ce sont donc, tout particulièrement, outre Théodebert Ier fils de Théodoric Ier, les quatre fils de Clotaire Ier, à savoir Charibert, Chilpéric, Sigebert et Gontran. Enfin, les chiens représentent les fils de ces derniers, et notamment Childebert II, fils de Sigebert, et Clotaire II, fils de Chilpéric, les seuls qui aient régné.

    La prophétie ne va pas au-delà, si ce n'est pour acter l'anarchie et le désordre qui succèdent à ces colonnes du royaume. Cette dernière expression pourrait faire croire qu'aux yeux de l'auteur de la prophétie, la sécurité du royaume dépendait d'eux, et cela est très exact en ce qui concerne l'Austrasie et la Bourgogne. En effet, après la mort de Childebert II (595), ces deux pays ne connurent que des jours sombres sous la régence despotique et mal respectée de Brunehaut.

    Cette interprétation écarte l'opinion assez répandue qui voudrait voir, dans notre légende, une espèce de satire contre la dynastie mérovingienne. Il n'en est rien. Sans doute, la vision établit une gradation entre les diverses générations de princes issus de Clovis, mais cette gradation correspond à la réalité des faits, et n'a aucune portée satirique. Au contraire, les derniers Mérovingiens sont présentés comme les colonnes du royaume, et leur disparition a pour conséquence l'anarchie. Il suit de là que la sinistre fiction doit être née, soit en Bourgogne, soit en Austrasie, dans les dernières années du VIe siècle ou dans les premières du Vlle.

    Cette légende est sans doute d'origine littéraire et non populaire, et appartient à cette littérature sibylline qui nous a donné également la prophétie relative à Brunehaut. Si Frédégaire l'avait puisée à même la source orale, il nous en aurait donné la suite jusqu'à son temps ou du moins jusqu'à sa génération. Quant à supposer qu'elle a pu exister d'abord sous une forme plus brève, et ne viser que les premières générations des rois francs, si bien que Grégoire de Tours l'aurait peut-être connue, c'est une hypothèse semblant dénuée de vraisemblance. Toute l'histoire, en effet, converge vers le tableau final, c'est-à-dire l'état lamentable du pays sous la minorité des petits-fils de Brunehaut : c'est ce tableau qui a engendré le reste, et la vision prophétique de Basine n'est imaginée que pour l'encadrer.

    C'est cette vision qui donne à la narration son caractère et son originalité. Si on en fait honneur à la reine Basine, de préférence à toute autre, c'est parce qu'il a fallu faire remonter la prophétie le plus haut possible pour augmenter sa portée, et que Basine est la plus ancienne reine dont les Francs aient gardé le souvenir. Rappelons que, chez les Germains, le don de prédire l'avenir était un attribut spécial du sexe féminin.

    Ces récits merveilleux sont tout ce que les chroniques racontent ; elles ne nous apprennent pas si Basine a porté seule le titre de reine, et si Alboflède, Antoflède(ou Audoflède) morte en 534, et Lantéchilde, sœurs de Clovis, sont les filles de cette reine ou de quelque autre femme de Childéric.

    Enfants:
    1. Audofléde DE FRANCE est née vers 0460 à ?, ?, , ?, ?, .
    2. 1. Clovis Ier (Chlodevech) DES FRANCS est né vers août 0465 à Orléans, 45, Loiret, Centre, France, ; a été baptisé le 25 déc 0498 à Reims, 51, Marne, Marne, France, ; est mort le 27 nov 0511 à Paris, 75, Paris, Paris, France, ; a été enterré à Paris, 75, Paris, Paris, France, Eglise de sainte Geneviève du Mont.


Génération: 3

  1. 4.  Mérovée II ou Merowig DES FRANCS est né vers 0420 à ?, ?, , ?, ?, (fils de Clodion le Chevelu ou Chlodion ou Clogio DES FRANCS et Hildegonde DE COLOGNE); est mort estimé 0457 à ?, ?, , ?, ?, .

    Autres événements:

    • Origine de la source: Christian Settipani dans Gé-Magazine n°153 (Octobre 1996) page 24 à 32

    Notes:

    #Générale#Roi des Francs-Saliens
    Roi des francs de 0448 à 0458
    Défait Attila aux Champs Cataloniques en 0451
    Mérovée

    Mérovée (Merovech) (2), roi des Francs Saliens (4) (c. 451-456/457). Cest le premier ascendant de Clovis qui soit connu avec certitude, encore que nous ne sachions rien dassuré de lui, si ce nest quil succéda au roi Chlodion ( 5) et quil fut le père de Childéric. Sa filiation elle-même nest pas claire. Daprès Grégoire de Tours, " certains prétendent que de la lignée de Chlodion est sorti le roi Merovech, formulation imprécise qui a soulevé quelque incertitude chez les historiens.
    Pour quelques-uns, cette phrase prouve que Merovée nétait pas le fils de Chlodion, mais seulement son parent (6). Dans ces conditions, sa filiation nous reste inconnue, car il est clair, quoique daucuns en ait cru, que lon ne peut rien construire sur les généalogies fantaisistes fabriquées tardivement au Moyen Age. Toutefois, la phraséologie ambiguë deGrégoire de Tours sexpliquerait plutôt en fonction dune légende rapportée par Frédégaire (H 7), selon laquelle le fondateur de la dynastie serait né des œuvres dun monstre marin qui aurait fécondé lépouse de Chlodion ( 8). Il ny aurait donc aucune raison, historiquement, de refuser la paternité de Mérovée à Chlodion.
    Encore faut-il admettre que le Mérovée issu du monstre marin dont parle Frédégaire soit le même que le grand-père de Clovis. Il y a en fait des raisons den douter et de penser que Frédégaire a malencontreusement rapporté au fils de Chlodion les origines dun Mérovée plus ancien, mythique ou pas ( 9). La plupart des dynasties barbares sétant donné un ancêtre mythique lont choisi, pour des raisons de glorification évidente, dans un passé reculé (10). Il semble clair, en raison de lintervention dun dieu païen et de son union avec une mortelle, que ce fut le cas aussi pour les Mérovingiens. Cest dailleurs bien ce que rapporte Grégoire de Tours puisquil précise que les Francs se choisirent les rois dans la première et la plus noble de leurs familles en Thuringe, antérieurement au règne de Chlodion, ou saint Avitus de Vienne qui dans sa lettre à Clovis cite son " antique origine ", ce qui est confirmé par le prologue de la loi salique qui place le premier roi des Francs " longtemps " avant Childebert Ier. Dans ces conditions, le hasard qui nous fait connaître un Mérovée deux générations avant Clovis ne doit pas être lindice dune origine récente de la dynastie. Il est probable dailleurs que la racine " Mer " dans les noms de rois ou chefs francs est la marque dappartenance à cette dynastie, qui remonterait donc au moins à Merogais, mort dans les premières années du IVème siècle.
    Pour le reste, tous les documents qui se rapportent explicitement à ce personnage sont dépoque tardive. Il est vraisemblable (mais non certain, et cela a été contesté) quon doive lidentifier avec le roi franc anonyme qui combattit lesHuns dAttila auxChamps Catalauniques avecÆtius le 20 juin 451. On raconte quaprès la bataille, le commandant du contingent franc sen retourna précipitamment chez lui parce que son père venait de mourir et quil craignait que ses frères ne lui disputassent lhéritage (11). Lanecdote est douteuse parce quelle est racontée aussi pour le chef desWisigoths, mais rien nempêche, comme le croit Grégoire de Tours, que les rois wisigoths et francs soient décédés au même moment. La question est de savoir alors si le roi franc en question était un Salien et, dans laffirmative, sil sagit de Chlodion ou de son successeur Mérovée. Dès le VIIème siècle, on admettait que le compagnon dÆtius était le prince Mérovée, dont la femme et le fils avaient été enlevés par Attila (12). Enfin, le contemporain Priscus rapporte quun prince franc après la mort de son père alla à Rome, où il fut adopté par Ætius, cependant que son frère aîné devenait lallié dAttila (13), et on a quelquefois identifié Mérovée comme le roi défunt et Childeric comme le jeune protégé dÆtius. Mais en réalité, les personnages concernés étaient, comme il ressort du récit de Priscus, des rois rhénans puisque leur royaume était sur le passage dAttila et nont donc rien à faire avec Mérovée ou sa famille. Si lon peut prendre le risque damalgamer des textes de valeur et dépoque fort disparates (" "NB14" 14), on est conduit raisonnablement à voir en Chlodion le roi qui décéda vers 451, et en Mérovée son fils aîné. La date de la fin de son règne, vers 456-457, se déduit de la chronologie de son fils.
    Epouse Ne (capturée par Attila ?).
    Dont,
    Childéric (15).

    (1)1993Settipani_1993" 1993, pp. 47-49. Mérovingiens, degré I.
    (2) La racine " Mer " peut dériver soit de "mari ", qui signifie grand, fameux, soit de " meri " qui signifie le ruminant (donc le taureau). Dans ce dernier cas, le plus probable, Merovech signifierait " lélu du taureau ", le taureau représentant le dieu-père.
    (3) Extrêmement brutaux et belliqueux, les Francs, dont le nom signifiait " hardis ", nétaient pas encore convertis au christianisme. Lécrivain gaulois Sidoine Apollinaire a tracé un portrait saisissant de ces guerriers : Leur chevelure blonde retombe du sommet de leur tête jusque sur leur front ; ils ont la nuque rasée ; leur visage aussi est entièrement rasé, à lexception de maigres moustaches. Des habits collants enserrent leurs membres élancés et sont relevés pour laisser les mollets à découvert. Cest un jeu pour eux de lancer dans lespace leur francisque (hache à deux tranchants), de mesurer du regard lendroit quils sont sûrs de frapper, de faire tourner leur bouclier, de bondir plus vite que les javelots quils ont décochés et datteindre lennemi avant eux ;SALLES, 1988, p. 75.
    (4) La Rhénanie et les pays situés au nord de la Somme étaient soumis à la domination des Francs, divisés en plusieurs tribus gouvernées par différents rois, notamment les Francs du Rhin, près de Cologne, et les Francs Saliens, fixés dans la Belgique et lArtois ;SALLES, 1988, p. 75.
    (5) Les seuls matériaux dont nous disposons sur Chlodion sont quelques vers dun panégyriste du Vème siècle, Sidoine Appolinaire ( Carmina, [469], V, 209-230), et en six lignes de" Grégoire de Tours,. chroniqueur du VIe siècle (Historia Libri decem [594]," "MGH_SRM" MGH, SRM, I, 1951, trad. Fr. (fautive), Histoire des Francs, R. Latouche, Paris, 1963, 2 vol. ( "" "CHF" CHF), II, 9). Nous ne connaissons pas ses exploits, la durée de son règne, ni le lieu et lannée de sa mort. Cest peu pour écrire son histoire, tracer les frontières de son royaume ...
    (6) Pour certains auteurs Merovech est plus probablement un frère quun fils de Chlodion. Cest pure spéculation qui ne peut pas plus sappuyer sur des textes que sur une quelconque obligation chronologique.
    (7) Daprès cette légende, un jour que Chlodion était assis sur le rivage de la mer avec sa femme, celle-ci voulut prendre un bain dans les flots. Pendant quelle sy ébattait, un dieu marin se jeta sur elle, et elle en conçut un fils qui fut Mérovée et devint lancêtre des Mérovingiens ((pseudo-) Frédégaire, Chronica [mil. VIIème s.], III, 9, " "MGH_SRM" MGH, SRM , II, pp. 1-193. Livre III, trad. Fr. partielle M. de Sauvigny, I, Paris, 1785.). Il sagit dune légende érudite mêlant une étymologie fantaisiste de Merovech = meer-weg [venu de la mer] et dantiques croyances religieuses. La racine " Mer " se trouve déjà dans le nom du roi franc Merogais en 306 peut-être un ancêtre de Merovech. On peut également citer le général Merobaud, dont la carrière se situe essentiellement en Gaule et qui appartenait peut-être, comme son collègue et rival Richomer, à la dynastie royale des Francs.
    ( "8) Cest peut-être aussi lindication que la filiation de Merovech nest parvenue à Grégoire que par la tradition orale et quil émet donc des réserves naturelles, qoi que la " naïveté " dont on taxe volontiers Grégoire ne plaide pas pour un tel esprit critique si peu dans ses habitudes. La contradiction de ces traditions avec sa foi chrétienne pourrait expliquer sa réserve.
    (9) C'était déjà l'opinion de Godefroid KURTH (Histoire poétique des Mérovingiens, Paris 1893, p. 197, n. 2). J. WOODRUFF (The Historica Epitomata (third book) of the Chronicle of Fredegar : an annotated translation and historical analysis of interpolated material, Diss. Univ. Nebraska, 1987, p. 113) suggère plutôt que la légende du monstre marin n'était pas attachée au départ à un quelconque Merovech, mais que Frédégaire aurait attribué à l'ancêtre éponyme de la dynastie, le grand-père de Clovis, un mythe érudit résultant de la fusion des données mythologiques gréco-latines (le Linotaure) et germaniques, en s'appuyant sur l'adoration du taureau par les Mérovingiens et sur l'étymologie du nom Merovech depuis la " mer ". Cette théorie nous semble toutefois moins probable que la simple confusion entre deux Merovech, l'absence de référence au mythe païen dans les oeuvres mpnastiques comme le Liber Historiae Francorum étant suffisamment naturelle sans présupposer leur ignorance du mythe. La dernière analyse à ce propos est celle de David Harry MILLER (Sacral kinship, biblical kinship, and the elevation of Pepin the Short, Religion, culture, and society ..., 1987, p. 132 sqq. : Les Francs semblent être une confédération formée avec des restes de tribus germaniques, au cours du IIIe siècle, autour du culte guerrier du dieu Wotan (Odin) et sous la houlette dune nouvelle aristocratie militaire. Ils eurent des rois à la fin du IIIe siècle et, dès cette époque, lélément " Mer " apparaît dans les noms de ceux-ci.
    (10) Les Ostrogoths remontent à Ostrogotha, au milieu du IIIème siècle, un descendant du mythique Gapt au début de l'ère chrétienne ; les Lombards plongent leurs racines à l'époque scandinave, et de même les Wisigoths ; les Anglo-saxons se rattachent au mythique Wotan (Odin), etc.
    (11) Grégoire de Tours, Historia Libri decem, II, 7.
    (12) Frédégaire, Chronica, III, 11. Sur tout ceci voir Mathias Werner, Adelsfamilien im Umkreis der frühnen Karolinger. Die Verwandtchaft Irminas von Oeren und Adelas von Pfalzel, Sigmaringen 1982, p. 37 et Emilienne DEMOUGEOT, La formation de l'Europe et les invasions barbares, tome II, De l'avènement de Dioclétien (284) à l'occupation germanique de l'Empire romain au début du VIe siècle, Paris 1979, 2 vol., II, 2, p. 682.
    (13) PRISCUS, Sur les Ambassades [472], éd. et tr. angl. R.C. BROCKLEY, The fragmentary classicising historians of the later roman empire : Eunapius, Olympiodorus, Priscus and Malchus, t. II, Liverpool, 1983, Fg 20 : " Le prétexte d'Attila pour sa guerre contre les Francs fut la mort de leur roi et la dissenqui s'éleva alors entre ses fils pour la suprématie. L'aîné décida de s'allier à Attila, cependant que le second se tournait vers Ætius. Nous rencontrâmes ce dernier lorsqu'il vint en ambassade à Rome. Son visage était encore recouvert d'un duvet, et sa chevelure blonde était si longue qu'il en faisait des tresses. Ætius en fit son fils adoptif et, tout comme l'empereur, le combla de présents et le renvoya comme un ami et un allié "
    (14) Ainsi, ce n'est pas l'avis d'Erich Zöllner, Geschichte der Franken bis zur Mitte des sechsten Jahrhunders, Münich 1970, p. 30, qui préfère considérer comme des princes inconnus les protagonistes de ces événements.
    (15) Pour Emilienne DEMOUGEOT, II, 2, 1979, pp. 682-683, le règne de Childéric commencerait en 451. Il est clair que , dans cette optique, c'est plutôt lui le prince présent aux champs Catalauniques, qui de hâta de recueillir la succession de son père défunt (Meroveh). Voir cependantsa notice, note 5, où cette chronologie est contestée. Il serait d'ailleurs impossible que Childéric commençât à régner dès 451, alros qu'en 448 son aïeul Chloglio était au faîte de sa puissance.
    Abréviations :
    CHF : Les classiques de lHistoire de France au moyen âge, Paris, Les Belles-Lettres.
    MGH : Monumenta Germaniae Historica.
    MGH, SRM :" "MGH" MGH, Scriptores Rerum Merovingicarum, éd. B. KRUSCH, W. LEVISON, 7 volumes

    Mérovée a épousé Chlodeswinthe DE THEROUANNE vers 0435 à ?, ?, , ?, ?, . Chlodeswinthe est née vers 0418 à ?, ?, , ?, ?, ; est morte estimé 0449 à Rome, Ita, , Ita, Italie, . [Feuille familiale] [Tableau familial]


  2. 5.  Chlodeswinthe DE THEROUANNE est née vers 0418 à ?, ?, , ?, ?, ; est morte estimé 0449 à Rome, Ita, , Ita, Italie, .
    Enfants:
    1. 2. Childéric Ier DES FRANCS est né vers 0436 à ?, ?, , ?, ?, ; est mort estimé 26 nov 0481 à Tournai, , , Hainaut, Belgique, .
    2. Clothilde DE FRANCE est née vers 0510 à ?, ?, , ?, ?, .

  3. 6.  Chlodwig ou Chlowech ou Chlodowech DE COLOGNE est né vers 0415 à ?, ?, , ?, ?, (fils de Marcomir DE COLOGNE et Aldegonde ou Hildegonde DE LOMBARDIE); est mort estimé 0450 à ?, ?, , ?, ?, .

    Chlodwig a épousé Basine DE SAXE. Basine (fille de Wildelphe DE SAXE et Amalaberge D'OSTROGOTHIE) est née vers 0408 à ?, ?, , ?, ?, ; est morte estimé 0476 à ?, ?, , ?, ?, . [Feuille familiale] [Tableau familial]


  4. 7.  Basine DE SAXE est née vers 0408 à ?, ?, , ?, ?, (fille de Wildelphe DE SAXE et Amalaberge D'OSTROGOTHIE); est morte estimé 0476 à ?, ?, , ?, ?, .
    Enfants:
    1. 3. Basine DE COLOGNE est née vers 0438 à ?, ?, , ?, ?, ; est morte estimé 0491 à ?, ?, , ?, ?, .


Génération: 4

  1. 8.  Clodion le Chevelu ou Chlodion ou Clogio DES FRANCS est né vers 0400 à ?, ?, , ?, ?, (fils de Theudemer ou Théodemir DE THEROUANNE et Blésinde ou Biésinde DE COLOGNE); est mort estimé 0451 à ?, ?, , ?, ?, ; a été enterré à Cambrai, 59, Nord, Nord, France, .

    Autres événements:

    • Origine de la source: Christian Settipani dans Gé-Magazine n°153 (Octobre 1996) page 24 à 32

    Notes:

    #Générale#CLODION le Chevelu, ou CHLODIO, ou CHLODION
    (né vers 400, mort en 451)
    Roi des Francs Saliens : règne 428-448
    Surnommé le Chevelu, parce qu'il portait une longue chevelure, il est considéré par certains comme le troisième roi de France, si l'on admet pour le premier Théodemir, dont Grégoire de Tours dit même qu'il était le fils, car Pharamond ne fut que son tuteur. Clodion était, comme ses deux prédécesseurs, chef des Saliens, principale tribu des Francs qui s'établirent en 207 dans la Toxandrie, la Campine d'aujourd'hui, et aux environs de Tossender-Loo.
    C'est de là que Clodion, qui était monté sur le trône en 428, partit pour s'emparer de Cambrai et envahir les contrées appelées depuis le Hainaut et l'Artois ; mais son armée s'étant ensuite livrée à la débauche, fut surprise par les Romains que commandait Majorien, au moment où elle célébrait les noces de l'un des lieutenants de Clodion. Obligé de rentrer dans ses premières limites, et retiré à Disparg, où il faisait sa résidence, ce prince y attendit une occasion favorable pour se venger de cette première défaite.
    Il ne tarda pas à profiter du moment où Aétius était occupé à combattre les Visigoths, les Bourguignons et d'autres peuples des Gaules, sans cesse armés contre les Romains, pour envahir encore une fois les contrées dont il avait été chassé. Sorti de Disparg en 444, il traverse sans bruit l'immense forêt Charbonnière, s'empare de Tournai, de Cambrai, et pénètre jusqu'à Amiens, dont il fait sa capitale. Ce fut la première invasion de quelque importance que les Francs firent dans les Gaules : ils n'étaient pas encore assez puissants pour y former de plus grandes entreprises.
    Trois ans après cette conquête, Clodion envoya l'un de ses fils au delà de la Somme, à la tête d'une armée ; mais Aétius, qui venait de soumettre les autres ennemis de l'empire, vint attaquer les Francs, et les mit en fuite sous les murs de Soissons, qu'ils assiégeaient. Le jeune prince perdit la vie dans cette défaite, et Clodion mourut deux ans après, en 448, laissant deux autres fils, auxquels il donna Mérovée pour tuteur.

    Clodion a épousé Hildegonde DE COLOGNE. Hildegonde (fille de Marcomir DE COLOGNE et Aldegonde ou Hildegonde DE LOMBARDIE) est née vers 0395 à Kôln (Cologne), Nwe, , Nordrhein-Westfalen, Allemagne, ; est morte estimé 0450 à Cambrai, 59, Nord, Nord, France, . [Feuille familiale] [Tableau familial]


  2. 9.  Hildegonde DE COLOGNE est née vers 0395 à Kôln (Cologne), Nwe, , Nordrhein-Westfalen, Allemagne, (fille de Marcomir DE COLOGNE et Aldegonde ou Hildegonde DE LOMBARDIE); est morte estimé 0450 à Cambrai, 59, Nord, Nord, France, .
    Enfants:
    1. Chlodémir DE WORMS est né vers 0411 à ?, ?, , ?, ?, ; est mort estimé 0463 à ?, ?, , ?, ?, .
    2. 4. Mérovée II ou Merowig DES FRANCS est né vers 0420 à ?, ?, , ?, ?, ; est mort estimé 0457 à ?, ?, , ?, ?, .
    3. Chlodebaud DE COLOGNE est né vers 0420 à ?, ?, , ?, ?, ; est mort estimé 0483 à ?, ?, , ?, ?, .
    4. Landbert DE THEROUANNE est né vers 0425 à ?, ?, , ?, ?, ; est mort estimé 0459 à ?, ?, , ?, ?, .
    5. Ragnhard Ier DE CAMBRAI est né vers 0430 à ?, ?, , ?, ?, ; est mort estimé 0470 à ?, ?, , ?, ?, .

  3. 12.  Marcomir DE COLOGNE est né vers 0370 à ?, ?, , ?, ?, (fils de Chlogio Ier DE COLOGNE et Blésinde D'ALLEMANIE); est mort estimé 0424 à ?, ?, , ?, ?, .

    Notes:

    #Générale#Roi de Cologne

    Marcomir a épousé Aldegonde ou Hildegonde DE LOMBARDIE vers 0393 à ?, ?, , ?, ?, . Aldegonde (fille de Aldéoch DE LOMBARDIE DE LONGOBARDIE) est née vers 0372 à ?, ?, , ?, ?, ; est morte après 0425 à Kôln (Cologne), Nwe, , Nordrhein-Westfalen, Allemagne, . [Feuille familiale] [Tableau familial]


  4. 13.  Aldegonde ou Hildegonde DE LOMBARDIE est née vers 0372 à ?, ?, , ?, ?, (fille de Aldéoch DE LOMBARDIE DE LONGOBARDIE); est morte après 0425 à Kôln (Cologne), Nwe, , Nordrhein-Westfalen, Allemagne, .

    Notes:

    #Générale#Princesse lombarde

    Enfants:
    1. Hildegonde DE COLOGNE est née vers 0395 à Kôln (Cologne), Nwe, , Nordrhein-Westfalen, Allemagne, ; est morte estimé 0450 à Cambrai, 59, Nord, Nord, France, .
    2. 6. Chlodwig ou Chlowech ou Chlodowech DE COLOGNE est né vers 0415 à ?, ?, , ?, ?, ; est mort estimé 0450 à ?, ?, , ?, ?, .

  5. 14.  Wildelphe DE SAXE est né vers 0380 à ?, ?, , ?, ?, (fils de Wittichius DE SAXE); est mort estimé 0408 à ?, ?, , ?, ?, .

    Notes:

    #Générale#Roi des Saxons

    Wildelphe a épousé Amalaberge D'OSTROGOTHIE vers 0405 à ?, ?, , ?, ?, . Amalaberge (fille de Walderavans D'OSTROGOTHIE) est née vers 0385 à ?, ?, , ?, ?, ; est morte estimé 0443 à ?, ?, , ?, ?, . [Feuille familiale] [Tableau familial]


  6. 15.  Amalaberge D'OSTROGOTHIE est née vers 0385 à ?, ?, , ?, ?, (fille de Walderavans D'OSTROGOTHIE); est morte estimé 0443 à ?, ?, , ?, ?, .
    Enfants:
    1. 7. Basine DE SAXE est née vers 0408 à ?, ?, , ?, ?, ; est morte estimé 0476 à ?, ?, , ?, ?, .